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Catégorie : Politique

Publication : 14 avril 2015

On s'y attendait, vu les gros nuages qui s'amoncelaient depuis quelque temps, dans le ciel pesant et menaçant de Guinée : "il pleut (à nouveau) sur Conakry". De fait, de violentes échauffourées ont éclaté, hier, 13 avril 2015, dans la capitale guinéenne, entre policiers et manifestants sortis pour répondre à l'appel d’une opposition qui est vent debout contre le calendrier électoral et l'insécurité. Le bilan des échauffourées, pour l'instant provisoire, fait état de plusieurs blessés. Où va la Guinée ? Que nous réserve l'avenir ? Questions à mille tiroirs. En tout cas, il faut craindre que l'opposition remette le couvert, qu'elle accentue la pression jusqu'à l'orée des élections qui avancent à grands pas. Et que, hélas, dans une posture défensive, le pouvoir de Conakry réagisse encore, en bandant les muscles. C'est dire si l'avenir s'annonce pour le moins sombre et des plus tumultueux pour la Guinée, si dans un camp comme dans l'autre, on se refuse à toute concession.   Le pays de Camara Laye, qui s'est longtemps caractérisé par la violence, pourra-t-il jamais se débarrasser de ses vieux démons, pour enfin goûter aux délices de la paix et de la stabilité ? En tous les cas, les Guinéens sont interpellés, qu'ils soient du pouvoir ou de l'opposition.   La Guinée mérite un meilleur sort. Elle doit arrêter son jeu favori de la danse autour du précipice.

C'est dans le compromis dynamique que le pays parviendra à se frayer les voies de l'espérance et du salut

Les Guinéens devraient, une fois pour toute, se convaincre qu'il n'y a jamais de problème sans solution et que le danger serait de croire que la solution se trouve dans le radicalisme et le refus de toute concession. Pour peu que les acteurs politiques aient la volonté de transcender leur ego pour ne voir que l'intérêt supérieur de la Nation, la paix est possible.

En tout état de cause, les Guinéens devraient se convaincre que c'est dans le compromis dynamique que le pays parviendra à se frayer les voies de l'espérance et du salut. Assurément, la Guinée peut et doit se relever. A l'opposition de se montrer moins maximalisme et de cesser de donner l'impression de vouloir coûte que coûte pourrir le mandat du président guinéen, de ne chercher qu'à lui tailler des croupières. Car, si jusque-là, l'entente paraît impossible entre Alpha Condé et ses opposants, l'affaire semble avoir atteint la dimension de querelle de personnes où personne ne supporte l'autre. Autant l'opposition devrait se montrer moins jusqu'au-boutiste, autant le président Alpha Condé devrait, à son tour, se résoudre enfin à se montrer bon prince. Les exigences formulées par l'opposition qui a émis le souhait que les élections locales précèdent la présidentielle, ne sont pas une mer à boire. Alpha Condé peut lâcher du lest. Et c'est de cette façon qu'il donnera à voir qu'il est capable de faire des concessions, si cela peut contribuer à apaiser les tensions. Il le faut. Car, quel plaisir y a-t-il à gouverner un Etat instable en permanence ?

« Le Pays »

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