A l’occasion du dixième anniversaire de la répression violente des manifestations organisées par les principaux syndicats du pays en janvier et fe?vrier 2007, la FIDH et l’OGDH, qui sont constituées parties civiles aux co?te?s des victimes, appellent à l’accélération des enquêtes, à l’audition et à l’inculpation des individus présumés responsables de ces exactions.
Le 10 janvier 2007, les centrales syndicales guinéennes avaient lance? une gre?ve ge?ne?rale pour protester contre la mauvaise gouvernance, la cherte? de la vie et le déficit démocratique qui caractérisaient le re?gime du ge?ne?ral Lansana Conte?, au pouvoir depuis près de 25 ans.
Le 22 janvier, des be?rets rouges de la garde pre?sidentielle et des e?le?ments des forces de l’ordre ouvraient le feu à Conakry sur les manifestants, faisant des dizaines de morts et des centaines de blessés. La re?pression, qui s’est poursuivi pendant plusieurs semaines et s’est propagé dans presque toutes les villes du pays, s’est finalement soldée par un bilan de plusieurs centaines de morts, des milliers de blessés et des de?ga?ts mate?riels conside?rables.
En mai 2012, l’OGDH et la FIDH ont porté plainte devant la justice guinéenne et se sont constituées parties civiles aux co?te?s des victimes, donnant lieu à l’ouverture d’une information judiciaire qui est toujours en cours. Après bientôt quatre ans de procédure, plusieurs dizaines de victimes ont pu être entendues, mais, compte tenu de l’ampleur et de la complexite? du dossier, un important travail reste encore a? mener par la justice guine?enne pour rendre possible l’audition des victimes et te?moins sur l’ensemble du territoire et avancer enfin dans l’établissement des responsabilités.
« L’OGDH et la FIDH, qui accompagnent devant la justice un grand nombre de victimes de la violence d’Etat, dont celles du 28 septembre 2009, appellent les autorités à apporter aux magistrats en charge du dossier tout le soutien et les moyens matériels nécessaires pour enquêter efficacement sur les exactions commises en janvier et février 2007 et identifier les présumés responsables de ce qui constitue l’une des plus graves violations des droits humains des dernières années en Guinée », a déclaré Me Drissa Traoré, vice-président de la FIDH.
Si, comme en te?moignent les avancées récentes dans le dossier du 28 septembre 2009, les efforts consacre?s par les autorités a? la lutte contre l’impunité et au renforcement des institutions judiciaires ont permis des avancées importantes, l’État doit répondre également à l’attente de justice exprimée par les milliers de victimes de violences politiques commises au cours du demi-sie?cle de re?gimes autoritaires qu’a connu la Guine?e.
« La tenue des proce?s des événements de 2009 et de 2007 permettraient a? la Guine?e de définitivement tourner une page de son histoire. Cependant, l’instauration d’un État de droit pe?renne passe e?galement par la recherche de la ve?rite? sur toutes les violations passe?es des droits humains. C’est pourquoi nous appelons à la mise en place dans les meilleurs délais d’une commission nationale justice, vérité et réconciliation, ainsi que s’y est engagé le président Alpha Condé. », a déclaré Abdoul Gadiry Diallo, président de l’OGDH.
Pour accompagner la justice, nos organisations me?nent des enque?tes et apportent une assistance judiciaire gratuite aux victimes de ces e?ve?nements afin qu’elles puissent participer a? la proce?dure et que leur droit a? la justice, a? la ve?rite? et a? la re?paration soit reconnu.
FIDH
et ses organisations membres en Guinée
OGDH – Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme et du citoyen
MDT – Les mêmes droits pour tous