plage_lambandjiBenares, un nom évocateur pour les férus des plages à Conakry. Située au quartier Faban dans la commune de Matoto, cette plage est fermée depuis juillet 2014, par le gouverneur Sékou Resco Camara, en même temps que les autres après deux drames meurtriers. Aujourd’hui, elle se meurt.

Le sable fin a cédé la place aux déchets rejetés par la mer sur ses 1 500 mètres de long. Quelques employés font le ménage. Insuffisant pour combler un vide laissé par des centaines de travailleurs. Sylla Aboubacar, chargé de communication, regrette une fermeture injuste et dommageable surtout que les drames sont survenues ailleurs. « Près de 500 jeunes travaillent ici, on nous a coupé les vivres, cela nous a fait mal pour être honnête ». Malgré la fermeture, la plage accueille quelques nostalgiques et les jeunes du quartier qui n’ont ni maison de jeunes ni terrain de foot. M. Sylla ajoute que si l’Etat leur accorde cinq milliards de francs guinéens de prêts, la plage les rembourse au bout de cinq ans. D’ailleurs des investisseurs privés seraient intéressés, mais ils se heurtent à la décision de fermeture.  

Sylla Amara, président de la plage ne maitrise plus les jeunes, « certains ont repris leurs habitudes malsaines ». Toutes les démarches menées auprès de l’ancien PM, Mohemed Said Fofana, du ministère de Tourisme et de l’ancien gouverneur feu Soriba Sorel Camara n’ont pas donné suite. A l’arrivée de Mathurin Bangoura, actuel gouverneur, « il nous a demandé de déposer nos dossiers. Mais sans faire de promesses, il nous a demandé de patienter le temps qu’il discute avec les autorités compétentes ».

Dans l’attente d’une suite heureuse, les responsables de Benares demandent à l’Etat de rouvrir les plages, car, c’était le gagne-pain de beaucoup de jeune, aujourd’hui au chômage. Avec ce qui s’est passé, ils disent avoir pris de la graine...

Aïcha Camara pour www.guinee58.com