Après le lancement des travaux, le 22 décembre 2015, quelques 1 500 ouvriers s’activent sur le chantier à un rythme infernal. Deux équipes se relayent sur le chantier 24 heures/ 24 sans repos pour un salaire d’environ 800 mille francs guinéens.
Les ouvriers à bout de souffle ont fini par vider leurs sacs. Le 6 décembre, ils ont déclenché une grève exigeant à l’employeur CWE, (China International Water Corporation) un jour de repos, un syndicat et une augmentation salariale. Souleymane Diallo, un ouvrier licencié, dit-il, pour s’être absenté le temps d’aller soigner ses maux de dents, explique : « On travaille de 7 h à 18 h 30. Une autre équipe prend la relève de 19 h à 6 h. C’est non stop. Tu prends un congé, on ne te payera pas. Chaque jour, tu pointes sur un registre, sinon on ne te payera pas ce jour ».
À en croire un autre ouvrier, le manger est payant. « Au restau, si tu veux, tu manges tout ton salaire en deux ou trois plats, c’est ton problème ». La grève a duré près d’une semaine. Le préfet de Dubréka, Younoussa Sylla alias « Le bon » a joué la médiation. L’entreprise a promis d’augmenter les salaires de 30%, a accepté la création d’un syndicat et le dimanche comme jour de repos. Tout ceci entre en vigueur en janvier prochain.
Le 12 décembre, un certain Moussa Camara a été arrêté pour avoir « manipulé » les ouvriers, alors qu’il n’est pas travailleur CWE, juste un habitant du coin. Un ouvrier indique pourtant que Moussa défend les intérêts des travailleurs. S’il n’est pas libre au plus tard lundi, les ouvriers menacent de reprendre la grève.
Souapiti a une capacité de 515 mégawatts, situé dans le district de Madina-Kagnéguiri, sous-préfecture de Tondon, (Dubréka) sur le fleuve Konkouré.
Aliou Diallo pour www.guinee58.com