L’accord politique qui oblique le processus de démocratisation de la Guinée, nous oblige à briser le silence car, le garder dans ces moments, c’est accepter et être complice de ceux qui l’ont signé. Cet accord est la conséquence même de la faillite de l’élite politique mais aussi de l’égoïsme de ces hommes qui ne pensent qu’à leur intérêt personnel et qui mettent en péril le très fragile processus de démocratisation. Ils sont habitués à violer les lois et n’ont aucune discipline dans le fonctionnement d’une République digne de nom. Et, l’hypocrite communauté internationale se porte garant de cet accord politique qui ne profite qu’aux signataires et non au peuple de Guinée.
En signant ce fameux accord politique, la mouvance et l’opposition dite « républicaine » ont une fois de plus bafoué le processus de démocratisation de notre pays, pire ils ont violé délibérément les lois garanties par notre constitution. Alpha Condé et Cellou Dalein ont signé « le pacte politique » le plus nocif à la démocratie guinéenne, privant ainsi le peuple de son droit le plus élémentaire, celui de choisir ses élus à la base. La démocratie se construit à la base, elle s’exprime et s’applique mieux là qu’ailleurs. Alors vous comprendrez chers (es) compatriotes, le mal que nous font subir ces deux personnalités. Comment peut t-on- priver le citoyen de choisir son chef de quartier et se proclamer démocrate ? En prétextant une économie d’argent et de temps, ils ont montré leur vraie face aux yeux du monde. Par ce pacte politique, Alpha et Cellou, réduisent la démocratie guinéenne à deux partis politiques, deux groupes ethniques dont ils se réclament ; ils brisent ainsi l’espoir de milliers de jeunes guinéens de voir la Guinée sortir de ce marasme politique. Désormais il n’y a qu’une mouvance politique en Guinée, celle qui avilit le peuple au nom d’un apaisement politique. Qui perd ? C’est le même peuple qui refuse de gagner cette maturité et cette lucidité indispensables pour dire non à ces deux hommes.
Dans ce contexte politique de duperie à la guinéenne, Cellou Dalein cède aux pièges politiques tendus par notre professeur en tactiques politiques. Pour une énième fois, Cellou Dalein s’illustre en appelant ses militants à faire confiance en son adversaire dans l’application de leur pacte, du jamais vu en politique. Ainsi, Dalein a fait pire que Bah Oury dans le rapprochement avec Alpha Condé en obtenant le consentement des militants de l’UFDG. Quelle hypocrisie ! Entre Cellou et Bah Oury qui est le vrai collaborateur d’Alpha Condé ? A chaque guinéen de donner son avis là-dessus, c’est aussi cela la démocratie. Les militants de l’UFDG sont à l’image de leur président, c'est-à-dire sans conviction dans cette âpre lutte pour démocratiser notre pays.
Il est indéniable qu’Alpha a dompté ses adversaires et prépare lentement, autant pour nous, tâte petit à petit le terrain pour 2020. S’il se vente d’être un tacticien politique, nous allons lui apprendre avec modestie que parfois en politique, il y a toujours des paramètres qui nous échappent. C’est pour cette raison que nous croyons encore que le peuple de Guinée finira par se « réveiller » et prendre son destin en main. Il nous revient de trouver des leaders accélérateurs pour sensibiliser et délivrer le peuple de la double manipulation qu’il subit ces derniers temps.
Combien de fois faut-il rappeler à nos leaders politiques que la démocratie ne se négocie pas mais s’applique ? Il s’agit d’appliquer tout simplement et fidèlement les textes de notre constitution. Outrepasser l’esprit des lois, c’est poignarder en plein cœur la constitution qui n’est autre que l’incarnation même de notre République. Se retrouver entre oligarques politiques pour négocier le partage des postes de chefs de quartier en écartant les plus faibles et les non consentants, n’honore pas notre République et ne garantit point notre fragile démocratie. Appliquer ce que nous dicte la constitution, c’est aussi du changement monsieur le Président, parce qu’elle n’a jamais été respectée par tous ceux qui ont dirigé le pays. Comme tous vos prédécesseurs, vous avez maintenu la Guinée au stade des « rendez-vous manqués » et contribuer d’ailleurs à compliquer son chemin vers la pleine démocratie. Nous suivons de près vos intrigues à la cour constitutionnelle pour évincer le légaliste et démocrate Kéléfa Sall, celui là même qui vous avait prévenu le jour de votre seconde investiture, de ne jamais songer à réviser la constitution. Comme il vous l’a dit « Si le peuple de Guinée vous a donné et renouvelé sa confiance, il demeure cependant légitimement vigilant » En leaders accélérateurs, nous sommes décidés à alerter le peuple de Guinée à temps de toutes vos manigances. Comment pouvez-vous monsieur le président discréditer Kéléfa Sall qui a été élu à l’unanimité il y a plus d’un an par ses pairs ? Si ce n’est pour vous débarrasser du gardien de la constitution. La démocratie ne s’achète pas, même si vous achetez ces commissaires sans vergogne vous n’achèterez pas tout le peuple de Guinée.
Ce qui nous rassure aujourd’hui, c’est l’attitude même de votre base politique qui n’est pas du tout en phase avec vous sur la question d’une révision constitutionnelle. Elle vous l’a signifié à l’aube même de votre seconde mandature.
Monsieur le président, vous avez réussi à duper une énième fois le naïf Cellou Dalein et ses militants dans votre accord du 12 octobre 2016, mais sachez une chose, vous ne pouvez plus duper le peuple de Guinée.
Pour votre information, « la démocratie ne se négocie pas, ne s’achète pas mais on l’applique. »
Qu’Allah nous donne plusieurs Kéléfa Sall pour faire appliquer notre constitution. Amen.
Marwane Diallo.