Comme annoncé dans un précèdent article, le gouverneur de la ville de Conakry, Soriba Sorel Camara, est décédé des suites d’une maladie ce lundi 19 janvier aux environs de 22h dans une Clinique à Conakry où il avait été admis.
Après l'annonce de sa disparition, c'est un défilé d'amis, de parents, de proches collaborateurs et d'acteurs socioéconomiques qui viennent présenter les condoléances à la famille éplorée. Parmi ces personnalités, il y a l'ancien Premier Ministre Mohammed Saïd Fofana qui a déclaré que «la mort de Soriba Sorel Camara était une perte pour la nation guinéenne. On a perdu quelqu'un qui a consacré l'essentiel de sa vie au peuple de Guinée. Je souhaite que les jeunes s'inspirent de l'exemple de Camara».
Le ministre de l'administration et de la décentralisation, le général Bouréma Condé, a fait l'éloge du défunt: « Mr Sorel fut un de mes collaborateurs les plus proches. Il a été un garçon affable, bien veillant et travailleur».
El hadj Moussa Conté, membre de la famille, appelle les proches à se remettre à la volonté divine: «on a eu une grande perte, une perte irremplaçable pour le moment. C'est Dieu qui a donné et Dieu a repris».
Ousmane King Bangoura, ami du défunt, parle de la disparition d'un «homme politique sociable» avant d’ajouter : «je n'attendais pas à la disparition de lui si vite, Soriba reste un homme politique gentil et sociable.»
Bref, les proches du gouvernement guinéen sont inconsolables et ne tarissent pas de louanges à l’égard de l'illustre disparu qui a laissé derrière lui une veuve et cinq enfants.
Cependant, cette émotion débordante ne semble pas concerner tous les Guinéens en général et l’opposition politique en particulier. Et pour cause?
Soriba Sorel Camara fut un bourreau de l’opposition et l’un des artisans des sanglantes répressions des manifestants contre le régime d’Alpha Condé. Cela expliquerait le silence assourdissant des opposants qui n’exprime aucun émoi. Certains habitants de Conakry expriment d’ailleurs un soulagement. Cette attitude des opposants contraste avec celle qu’on a observée au décès de George Gandhi Tounkara, un leader de l’opposition. Gandhi Tounkara était couvert d’éloges par ses pairs opposants.
Décidemment, les batailles politiques ont laissé des traces indélébiles au point de faire perdre aux politiciens les valeurs morales et de solidarité qui caractérisent la société guinéenne.
Aguibou Barry pour www.guinee58.com