sekou_toureSelon Mr Hamidou Bangoura des Ballets Africains disait que la trilogie du rayonnement de la Guinée à l’extérieur : Ballets Africains, Hafia, Bembeya Jazz.

C’est un mythe que de parler d’un quelconque rayonnement de la Guinée à l’extérieur. La musique, la danse, le sport… tous étaient exclusivement orientés à  célébrer la  fausse gloire du dictateur, Sékou Touré.  Les ensembles artistiques ne faisaient pas de l’art i.e. des créations libres, reflets des valeurs ou des insuffisances de notre société. C’était des outils de propagande vivant de surcroit du détournement des maigres ressources de la nation – qui elle était laissée volontairement dans le dénuement.  

A part magnifier le Fama, la radio d’état  ne faisait aucun reportage - sauf pour lancer des injures, faire des dépositions mensongères de victimes,  matin et soir répétant des rengaines  dans la succession des brouhaha des festivals.

Faute d’un bilan positif sur aucun secteur de l’économie et face à l’Exodus des populations de toutes conditions vers les pays voisins, la  propagande de l’état voulut accréditer l’idée d’une Guinée à la pointe de l’émancipation culturelle de l’Afrique. C’est à cela que servit la «trilogie ». En outre il y eut l’aide de quelques intellectuels et des étudiants motivés principalement par  les injures de  Sékou Touré sur leurs présidents. Les plus célèbres furent Cheick Anta-Diop et Sembene Ousmane. Sembene eut le temps de réviser sa position. En 2005 à Dakar, j’eus  un entretien à propos de Sékou Touré. Il commenta avec regret qu’il fut un gâchis. Il y avait aussi Simon Maley du magazine AFRICASIE qui était financé en partie  par le gouvernement guinéen de l’époque. Son magazine était le seul autorisé en Guinée.… Le gouvernement burundais fut prit dans le piège de la propagande du PDG. Il  envoya des étudiants à Conakry. Il leur fut interdit d’aller en vacances sur ordre de Sékou Touré. J’en ai rencontré un en France. Ses jugements sur le régime du PDG sont plus sévères que les miens. Il soutient que son séjour en Guinée fut rien moins qu’un goulag.  

Il est difficile d’évaluer les dégâts de l’escroquerie culturelle du PDG: détournement de l’histoire de la nation, asservissement de la créativité humaine, formation au rabais de plusieurs générations de citoyens avec en corollaire, la chasse aux sorcières où l’extermination du peu d’intellectuels, le sabotage diabolique du désir d’apprendre par la promotion systématique des démagogues et des médiocres. La révolution culturelle qui  résume tout cela n’était  qu’une  imposture criminelle.

La Guinée d’aujourd’hui n’est que l’héritage de cette entreprise. Si notre pays reste englué depuis des décennies  dans la queue du peloton des pays les plus misérables,  ce n’est nullement un hasard.

 

Ourouro Bah