«La récente nomination de Sidya Touré au poste de Haut représentant du chef de l'État n'est pas sans conséquence pour le leader de l'Union des Forces Républicaines (UFR) » a affirmé le juriste et universitaire, Mohammed Camara dans un entretien accordé à la radio Bonheur FM dont voici l'intégralité de l'entretien.
Quelle lecture faites-vous de la nomination de Sidya Touré au poste de haut Représentant du chef de l'État ?
En application de l'article 40 de notre constitution, le président de la république à des prérogatives de nommer des personnes de son choix et de leur déléguer certains de ses pouvoirs. Mais le décret est juridiquement incomplet car il ne détermine pas le domaine de compétences de la personne bénéficiaire de la nomination et encore moins la délimitation territoriale où il doit représenter le Président. Il doit y avoir un second décret pour clarifier ses attributions afin d’éviter des conflits de compétences. La conséquence juridique attachée à cette nomination est la perte de siège de député à l'Assemblée nationale pour Mr Sidya Touré. Il doit être remplacé par la personne qui était en attente sur la liste du parti pendant l'élection législative dans les huit jours à venir, suivant la validation de la décision en application des articles 132, 144,145 de la loi électorale que d'autres appellent code électoral.
La nomination du sénégalais Jacque Diouf. Est ce que la loi l'autorise?
Depuis la loi L 028 du lundi 31 décembre 2001 portant statut général de la fonction publique en l'article 28 ne permet pas de recruter des fonctionnaires étrangers au plus bas niveau de la fonction publique à plus forte raison à ce haut niveau.
Juridiquement, cela pose problème. Stratégiquement, c'est très risqué compte tenu de la course que se font les États pour des intérêts divergents et la volonté hégémonique de triompher les uns sur les autres sous forme géopolitique et géostratégique. Sous l’angle de la réalpolitik, il n'est pas prudent d'avoir un étranger à ces postes importants.
Aliou Diallo pour www.guinee58.com