Actuellement, la campagne électorale bat son plein en Guinée. Les candidats sillonnent le pays. Ils rencontrent les électeurs et font des promesses alléchantes. Mais, il y a deux éléments qui frappent les esprits : le manque d’engouement des Guinéens et les certitudes d’Alpha Condé de faire un deuxième mandat.
Une ambiance morose
Contrairement en 2010, les Guinéens ne sont pas très enthousiasmés par cette élection, comme s’ils n’étaient pas concernés. Ce désintérêt pourrait se traduire par un fort taux d’abstention. Ce qui serait très préjudiciable à l’opposition.
Cette désaffection met en lumière le discrédit des opposants aux yeux des électeurs. Après cinq années de molle et laxiste opposition à Alpha Condé, ils ne convainquent plus. Ils menacent mais ils finissent toujours par céder. Quand, aujourd’hui, les opposants cherchent à faire croire qu’ils n’accepteront pas une victoire volée d’Alpha Condé, peu de gens les prennent au sérieux. On a déjà entendu le même discours à propos de la restructuration de la CENI, du fichier électoral et de l’ordre des élections (les communales avant la présidentielle). Mais, l’opposition s’est accommodée avec un fichier électoral corrompu et très favorable à Alpha Condé pour cautionner une élection jouée d’avance. Pour des raisons que le grand public ignore, l’opposition a accepté la loi de répartition des communes, une loi imposée, une fois encore, par le régime.
L’opposition a beau haussé le ton, elle ne rassure plus les Guinéens. Pis, elle n’effraie plus le régime.
Vers un deuxième mandat d’Alpha Condé ?
Alpha Condé affiche une certitude à peine contenue. Pour lui, ce n’est qu’une question de date pour un deuxième sacre. Depuis l’ouverture officielle de la campagne, on le voit moins sur le terrain. Il laisse ses partisans battre campagne pour lui. Une preuve de son insouciance est le voyage qu’il a effectué à Brazzaville la semaine dernière. Il préfère se balader ailleurs que d’aller au contact des électeurs.
Les certitudes d’Alpha Condé sont presque humiliantes voire insultantes pour son opposition qui est incapable, même, de le faire douter après cinq années de bras de fer. Au milieu des politiciens faire-valoir, Alpha se sent dans son élément. Il sait comment les dompter mieux que quiconque. Il sait comment les conduire comme un berger avec son troupeau de vaches. Hélas, cette triste réalité est presque connue de tous, y compris les militants de l’opposition. Par conséquence, les Guinéens se répartissent en trois groupes : ceux qui croient naïvement au changement, ceux qui font semblant d’y croire et ceux qui n’y croient pas du tout.
Aliou Diallo pour www.guinee58.com