Patrice Gahungu, porte-parole de l’Union pour la paix et la démocratie (UPD), un petit parti de l’opposition burundaise, dont le président avait été tué en mai au plus fort des manifestations contre le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, a été abattu dans la nuit de lundi à mardi à Bujumbura par des inconnus, a annoncé le directeur général adjoint de la police.
« Une enquête a été ouverte pour retrouver les assassins du porte-parole de l’UPD », a poursuivi le général Godefroid Bizimana, joint par téléphone dans la capitale burundaise, expliquant que ce crime avait été commis en l’absence de témoins.
« C’est clair qu’il y a la main du pouvoir de Pierre Nkurunziza car ce crime odieux s’inscrit dans une suite d’assassinats visant tous ceux qui ont osé dire que son troisième mandat est illégal », a réagi Chauvineau Mugwengezo, président d’honneur de l’UPD, qui a fui en exil « après avoir échappé à plusieurs tentatives d’assassinat ». « Aujourd’hui c’est le porte-parole, il y a eu Zedi Feruzi avant, ils ont tenté de m’éliminer, c’est un plan qui vise à détruire, à anéantir l’UPD », a-t-il accusé.
Un leader de l’UPD assassiné en mai
Zedi Feruzi, un des principaux leaders de la contestation contre le troisième mandat du président burundais, avait été tué par balle avec son garde du corps le 23 mai à Bujumbura par un commando armé non identifié. La police du Burundi n’a jamais fait état d’aucune avancée dans ses enquêtes.
Le Burundi a plongé depuis fin avril dans une grave crise politique, déclenchée par la volonté du président Nkurunziza de briguer un troisième mandat, que ses adversaires jugeaient anticonstitutionnel.
Les violences se sont poursuivies après l’élection de Pierre Nkurunziza le 21 juillet, avec notamment l’assassinat du général Adolphe Nshimirimana, considéré comme le numéro deux du régime, et plusieurs meurtres politiques touchant le camp présidentiel et l’opposition.