Alpha Condé n’a pas raison quand il soutient que le Président Abdoulaye Wade encourageait Moussa Dadis Camara à garder le pouvoir en Guinée. Ce dimanche sur les ondes de la Rfm, Cellou Dalein Diallo a soutenu le contraire, prenant ainsi la défense de l’ancien chef de l’Etat du Sénégal.
Au cours d’une récente visite au Sénégal, le président de la République de Guinée avait suscité la polémique en s’attaquant à Abdoulaye Wade. Alpha Condé avait déclaré que l’ancien président de la République du Sénégal avait encouragé la junte militaire conduite par Moussa Dadis Camara à rester au pouvoir. Interpellé sur le sujet à l’émission Le Grand Jury dont était l’invité ce dimanche, Cellou Dalein Diallo, principal opposant au régime de Condé, a soutenu le contraire.
«C’est le Président Wade qui a encouragé Dadis à organiser des élections et à céder le pouvoir conformément aux engagements qu’il avait pris», a dit le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (Udfg). Et Cellou Dalein Diallo d’ajouter : «Je sais qu’il (Abdoulaye Wade, ndlr)) avait une relation étroite avec Dadis qui le considérait comme son père. Mais je sais qu’il a utilisé ça plutôt pour le retour de l’ordre constitutionnel et l’organisation d’élections transparentes.»
Cellou Dalein Diallo qui dit entretenir de bonnes relations avec le prédécesseur de Macky Sall, renseigne : «Nous avons souvent des entretiens réguliers.» «Le lendemain du 2 septembre, il (Wade, ndlr) a fallu son influence, il a envoyé son avion personnel me chercher à Conakry après avoir obtenu de Dadis de me laisser sortir du pays. Il m’a fait accompagner par son médecin jusqu’à Paris, à l’hôpital militaire de Bercy pour me faire soigner», a poursuivi Cellou Dalein Diallo.
Malgré tout, l’opposant guinéen trouve que la visite d’Alpha Condé à Dakar est une bonne chose. Cellou Dalein Diallo se dit en effet partisans du renforcement de la coopération entre le Sénégal et la Guinée. «Si on élargit cette coopération, je ne peux que m’en réjouir», a-t-il laissé entendre. Pourtant, il dit comprendre la décision de Macky Sall de fermer les frontières durant l’épidémie Ebola. «On aurait pu même fermer la frontière en Guinée. Donc, je ne peux pas condamner le Sénégal puisqu’il n’y avait aucun dispositif à la frontière qui permettrait de filtrer ceux qui viennent et de savoir s’ils n’étaient pas porteur du virus», dit-il.