Comme à Conakry, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) est sur la sellette à Niamey. Au Niger les partis d’opposition réunis au sein de L’Alliance pour la réconciliation, la démocratie et la république (Ardr) ont tiré à boulet rouge sur l’organe chargé de l’organisation des élections qu’ils accusent d’être à la merci du président Mahamadou Issifou.
A l’instar de leurs homologues guinéens, les opposants nigériens fustigent une inversion unilatérale de l’ordre de préséance de la présidentielle et des élections locales. La Céni a décidé d’organiser cette fois-ci les législatives couplées avec le premier tour de la présidentielle avant les élections locales. La première vague d’élection se tiendra selon le calendrier officiel le 21 février et les locales au mois de mai. Une décision qui a été prise sans aucun « consensus » selon l’opposition qui s’inscrit en faux contre la déclaration du président de la Céni, le magistrat Ibrahim Boubé qui a avait assuré qu’il y a eu consensus.
Même schéma qu’à Conakry
L’opposition nigérienne est visiblement allée à l’école guinéenne. A Conakry, une vive crispation entre l’opposition et le régime d’Alpha Condé perdure autour de cette question de l’inversion de l’ordre des élections par la Céni. L’opposition guinéenne multiplie en vain les manifestations pour exiger un réaménagement du calendrier électoral. Une cause qui semble être perdue d’avance selon le président Alpha Condé pour qui il n’y a pas moyen de faire marche arrière.
Pas confiance
Oppositions guinéennes et nigériennes souffrent du même mal. Elles n’ont pas confiance en leurs Cénis. Encore moins aux régimes en places. Alpha Conde et Mahamadou Issifou ont respectivement assuré que les élections seront transparentes. Mais pour leurs opposants ce sont des paroles vaines. Ils soutiennent que les organes chargés d’organiser les scrutins sont à leurs ordres et que l’organisation des élections locales avant la présidentielle constituerait un test pour ces organes.