konateLe ministre d’Etat guinéen de la Justice Garde des Sceaux, Me Cheick Sako, a annoncé que la prochaine étape dans le dossier des massacres du 28 septembre 2009, portera sur l’audition comme témoin, dans un premier temps, du Général Sékouba Konaté, alors ministre guinéen de la Défense. C’est du moins ce qu’a appris, votre quotidien surplace, ce 16 juillet à Conakry.

Le 8 juillet dernier, l’ex capitaine et président de la junte guinéenne du CNDD, Moussa Dadis Camara, a été inculpé pour, notamment, complicité d’assassinats, de meurtres, de viols, de pillages, d’incendies volontaires par le pool des juges d’instruction, à Ouagadougou. Cela a soulevé un tollé à Conakry, car l’ex-président du CNDD venait d’annoncer sa candidature à la présidentielle guinéenne d’octobre prochain et annonçait une alliance entre son parti, les FPDD (Forces patriotiques pour la démocratie et le développement) avec l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée) de l’opposant Cellou Dalein Diallo. Le ministre a affirmé que « M. Sékouba Konaté sera, dans un premier temps, entendu comme un témoin. Toutes les personnes impliquées de près ou de loin dans ce dossier seront entendues, dans un premier temps, comme des témoins. Ce sont les magistrats qui apprécieront le reste. Personne ne sera épargné par ce dossier, il faut que cela soit clair pour tout le monde. Seuls les magistrats diront qui est impliqué ou pas. Une décision ne viendra pas comme cela. Moi, en tant que ministre de la Justice, je ne peux pas donner d’instructions aux magistrats dans ce dossier. Je vérifie si les choses ont été bien faites, c’est tout. Personne ne sera à l’abri. Même les civils qui étaient là, qui ont participé peu ou prou à ces évènements dont certains sont en fonction, probablement. »

Me Cheick Sako était face aux journalistes en conférence de presse en présence du Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Dixinn, Sidy Souleymane Ndiaye qui a accompagné le pool des magistrats instructeurs à Ouagadougou du 6 au 15 juillet 2015. Selon le Procureur de Dixinn, dans le cadre de la coopération judiciaire entre le Burkina Faso et la République de Guinée, il n’y avait « aucune difficulté sur le plan procédural que le pool des juges ne se déplacent pas » sur le Burkina Faso.

A en croire le ministre de la Justice, l’instruction dans le dossier du 28 septembre 2009 s’achèvera avant la fin de l’année et un « procès suivra ».

Le ministre a également réagi aux dénonciations de l’inculpation de Dadis qui a coïncidé comme par hasard à l’annonce de ce dernier de sa candidature à la prochaine présidentielle guinéenne, à l’alliance de son parti les FPDD à l’UFDG du chef de file de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo, ainsi qu’à la visite de la Procureure de la CPI à Conakry. Il lie ces actualités à des coïncidences, pour lesquelles les Guinéens devraient gérer : « Les coïncidences ne sont pas des choses calculées, elles apparaissent comme ça », a-t-il soutenu avant d’ajouter que « quand il y a crime de masse de ce genre dans un pays, Mme la Procureure de la CPI ne se fait pas inviter, elle vient dans le pays. Elle annonce qu’elle vient. Il se trouve qu’en octobre 2014, j’étais à New York où elle m’a dit : je souhaiterais venir en Guinée. J’ai dit : Mme, nous sommes à votre disposition, vous venez quand vous voulez. Donc, mon invitation est venue de son désir de venir en Guinée. Elle devait venir en janvier, et puis son programme ne lui a permis de venir, c’est en fin juin qu’elle est venue. Là aussi, c’est une coïncidence ». Que de coïncidences en un temps record.

Aliou Diallo pour www.guinee58.com