membres_dialogue_1Ce 22 juin, le dialogue politique inter-guinéen s’est poursuivi dans la Salle des Actes du Palais du peuple de Conakry. A huis clos. Après avoir refusé de prendre l’acte confirmant l’annulation du chronogramme électoral portant sur les élections communales et communautaires pour lequel les participants au dialogue sont d’accord, la CENI a fait machine arrière, a-t-on vécu sur place.

Elle a accepté la requête de l’opposition et a pris la « décision d’annuler purement et simplement le chronogramme de la discorde, qui est à la base de la grave crise que traverse la Guinée ces derniers mois », a annoncé le porte-parole de l’opposition guinéenne, Aboubacar Sylla, à la fin de la rencontre. Il indique que « le cadre du dialogue s’est réuni encore ce 22 juin. D’entrée de jeu, le président du cadre du dialogue (le ministre Cheick Sako ndlr) a mis à notre disposition la lettre que le président de la CENI lui a adressée en réponse de la requête du cadre du dialogue d’annulation du chronogramme sur les élections communales. La CENI a effectivement confirmé son acceptation de la requête et a pris la décision d’annuler purement et simplement ce chronogramme de la discorde, qui est à la base de la grave crise que traverse la Guinée ces derniers mois. » La journée s’est poursuivie avec « des discussions sur les délégations spéciales », apparemment numéro un des neufs points retenus à l’ordre du jour. Selon, les opposants ont « mis en évidence l’illégalité de ces délégations spéciales puisqu’elles ont été créées après la dissolution des conseils communaux sans respecter les normes légales en la matière. » Des propositions auraient été faites aux uns et aux autres pour résoudre cette question qui semble être moins importante que les élections locales, dont ne sait toujours pas la date de leur organisation, malgré l’acte pris par la CENI.

Amadou Damaro Camara a pris de la décision de la CENI comme le souhaitait l’opposition, mais il a souligné que la question « des délégations spéciales a fait couler beaucoup d’encre et de salive. » Et d’ajouter au sujet de l’organisation des élections communales et communautaires que demain, la CENI sera au Palais du peuple et que ses « camarades de l’opposition ont certainement des propositions à faire pour l’organisation des élections communales ». Il se montre menaçant : « Nonobstant tous les obstacles juridiques, techniques, financiers, je dis clairement aux uns et aux autres, en tant que député, nous n’accepterons, pour ne rien au monde, de piéter la loi et de faire, dans un forum, le travail de l’Assemblée nationale qu’ils ont délibérément quitté. »

Le président du cadre du dialogue, le ministre guinéen de la Justice Garde des Sceaux, Cheick Sako, a affirmé qu’il y a eu « des divergences sur les délégations spéciales, mais demain, nous allons commencer la journée avec le calendrier électoral et nous reviendrons bien sûr sur la question des délégations spéciales. » Selon lui, les participants au dialogue, arriveront à « des résultats dans les jours à venir. »

En clair, les Guinéens attendent encore de savoir si les élections communales se tiendront avant ou après l’élection présidentielle fixée au 11 octobre prochain. C’était l’une des principales revendications de l’opposition guinéenne, après que la CENI a publié son chronogramme le 10 mars dernier.

Aliou Diallo pour www.guinee58.com