cellou_paris_minLes Guinéens notamment les acteurs électoraux attendent la réponse de l’opposition après la main tendue d’Alpha Condé pour la relance du dialogue politique. C’est dans cette attente que le Chef de file de l’Opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo de l’UFDG a reçu au QG de son parti à Hamdalaye (Conakry), une mission de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie). Durant une heure, à huis clos, a-t-on constaté sur place ce 29 mai, dans la matinée.

 

La mission était dirigée par Mohamed Salia Sokona, ex-ministre malien de la Justice, accompagné de plusieurs experts électoraux. A l’issue de leur entretien Cellou Dalein Diallo a été peu loquace : « On a échangé sur la situation qui prévaut aujourd’hui et sur la manière d’organiser des élections libres, transparentes  et inclusives ». Il ajoute qu’il a donné sa « lecture de la situation, des problèmes posés par le calendrier électoral ». Selon l’opposant, ses hôtes de marque « ont pris bonne note des informations » qu’il leur a données et de l’analyse qu’il leur « a faite de la situation qui prévaut » en Guinée.

 

Quant à savoir si la rencontre pourrait déboucher sur l’ouverture du dialogue attendu, Cellou Dalein Diallo a indiqué : « Je pense que s’ils (les experts de l’OIF Ndlr) recherchent des informations auprès de tous les acteurs, c’est pour sans doute contribuer à l’ouverture du dialogue et à la restauration de la confiance indispensable pour l’organisation des élections apaisées, inclusives et crédibles ». Les missionnaires de l’OIF ne se sont pas prononcés au micro des journalistes. Une méfiance qui ne se justifie pas, a déclaré un observateur de la scène politique guinéenne, qui n’a pas assisté à la rencontre.

 

Au second tour de la présidentielle guinéenne de 2010, les candidats Cellou Dalein Diallo, arrivé premier au premier tour avec 43% des voix et Alpha Condé, arrivé deuxième avec 18%, ont douté de la neutralité de la CENI. Cette crise s’est terminée par la nomination du Malien, Général Siaka Toumany Sangaré, à la tête de la Commission électorale nationale indépendante, en lieu et place du Guinéen, Loucény Camara. Quatre mois se sont écoulés entre les deux tours de cette présidentielle-là. Durant cette période, un hebdomadaire guinéen a révélé que le Secrétaire général de l’OIF avait appelé Sidya Touré pour lui demander de s’allier à Alpha Condé, pour le second tour. Ce dernier l’avait refusé et s’est allié à Cellou Dalein Diallo qui avait été déclaré perdant au second tour malgré son large score au premier tour face à 24 candidats. Depuis, bien des Guinéens sont de plus en plus sceptiques quant à la neutralité de la Francophonie dans son appui au processus électoral de leur pays.

 

Aliou Diallo pour www.guinee58.com