Décevante et humiliante, la prestation de l’équipe de Guinée lors de cette CAN 2015. Les Guinéens sont presque habitués d’être déçus par leur équipe de foot. A chaque CAN, ils ont le cœur meurtri. Mais, la CAN 2015 restera dans les annales tant l’équipe de Guinée s’est montrée médiocre. Les statistiques parlent d’elles-mêmes. Sur quatre matches joués, elle a fait trois nuls (1-1) et une défaite (0-3). Mais quelle défaite!
Tout connaisseur du foot constatera que les joueurs guinéens étaient largement en-dessous du niveau attendu à une telle compétition. Sur tous les matchs, les guinéens n’ont fait que défendre dans leur propre camp et ils étaient toujours dominés dans le jeu. Ils étaient battus tactiquement, techniquement et athlétiquement.
Contre le Ghana, on a vu des Guinéens lourds dans le terrain à croire qu’ils étaient gavés d’igname de Kankan avant d’entrer dans l’aire de jeu. Cette lourdeur s’est traduite par un manque de confiance et une agressivité. Le gardien de but, Naby Yatara écopera deux cartons dont un rouge à cause de son agressivité. Par manque d’assurance, le défenseur Sakho ratera un dégagement qui sera immédiatement sanctionné par un but. Cela nous ramène à dire que la Guinée ne méritait pas sa place de quart de final malgré le coup de pouce du sort.
Sily National ou Sily Manding :
Lors d’une interview accordée à un journal sénégalais en 2011, Alpha Condé affirmait que « la Guinée est composée de Manding Tan, Manding Pou et Manding Fou». Pour Alpha, les Peulhs n’existent-ils pas en Guinée?
C’est son ministre Alhassane Condé qui apportera les détails : « les Peulhs sont nés en Guinée mais ils ne sont pas des Guinéens». C’est sans commentaire.
Alpha Condé a utilisé l’opportunité de la CAN 2015 pour mettre en application sa politique tribale. A l’évidence, l’équipe de Guinée n’est pas représentative de la diversité nationale. Elle est 100% Manding selon la définition d’Alpha Condé et 0% Peulhs. Pourtant, ces derniers constituent 44% de la population guinéenne. Aucun peulh ne fait partie ni des 24 joueurs sélectionnés, ni du staff. Les étho-stratèges du régime n’ont même pas jugé utile de prendre un peulh, ne serait-ce que pour porter les seaux d’eau.
Ne nous dites surtout pas que les meilleurs joueurs du moment sont sélectionnés. Avec certitude, vu la prestation des joueurs sélectionnés, le joueur Sadio Diallo du F.C Lorien méritait mieux une place de sélection que beaucoup d’autres.
Cette humiliante défaite prouve une fois encore que rien ne marchera pour la Guinée sans la contribution de tous ses fils. Les trois manding ne sauront jamais honorer la Guinées sans les Peulhs. Que ça plaise ou déplaise!
Invictus ou éternel vaincu
L’auto-proclamé «Mandela-Guinéen», Alpha Condé, ferait mieux de s’inspirer du vrai Manda d’Afrique du Sud. Nelson Mandela, le vrai cette fois-ci, avait réussi à réconcilier Noirs et Blancs grâce au sport. Il avait fait aimer et supporter par les Noirs le Springboks, l’équipe nationale de rugby sud-africain. Jusqu’en 1995, les Springboks symbolisaient l’apartheid et l’oppression aux yeux des Noirs. Ces derniers n’hésitaient pas à supporter les équipes adverses face aux Springboks. Après l’apartheid, les Noirs voulaient même changer le nom de l’équipe. Grâce à la persévérance du vieux Madiba, l’attitude des Noirs à l’égard des Springboks changea. Lors de la coupe du monde du rugby en 1995 organisée à domicile, toute l’Afrique du Sud comme un seul homme supporta son équipe qui remporta le trophée grâce à une équipe composée d’un seul Noir.
Un an plus tard, en 1996, l’Afrique du Sud organisa sa première coupe d’Afrique des Nations qu’il remporta d’ailleurs avec une équipe dont les majorités des joueurs étaient Noirs.
Les blancs sont majoritaires dans le rugby, les noirs dans le foot. Ainsi, l’équilibre est trouvé. Mandéla s’était servi astucieusement du sport pour créer un sentiment d’appartenance à une même nation et une identité commune sud-africaine.
Pour se rendre compte du génie de Nelson Mandéla, on invite Alpha Condé à lire le livre INVICTUS ou à regarder le film qui porte le même nom.
Quant à notre Alpha Condé national, il détourne les nobles vertus du sport pour diviser les Guinéens. Le Sily Nationale ou plutôt le Sily Manding sera un éternel vaincu dans les compétitions internationales tant qu’il sera constitué à l’image du manding selon la définition tribale d’Alpha Condé. A bon entendeur, salut !
Aliou Diallo pour www.guinee58.com