soriba_sorel_camaraUne cérémonie de pose de première pierre était prévue hier matin à Yimbaya bougie dans la commune de Matoto en banlieue de la capitale. Cette pose de première pierre devait être présidée par le chef de l’Etat, Professeur Alpha Condé. C’est un centre de mise en quarantaine des malades d’Ebola qui doit être construit à cet endroit. Mais la cérémonie a vite tourné court. Les citoyens ont chassé par des huées les autorités de la ville de Conakry, des responsables de Médecins Sans Frontières (MSF) et des diplomates accrédités en Guinée présent à la rencontre.

Selon nos informations, les citoyens de ce quartier seraient contre une éventuelle construction de ce centre sur les lieux. Il y a quelques semaines également des citoyens s’étaient soulevés contre la construction d’un autre centre cette fois à Kaporo Rail dans la commune de Ratoma. Ce centre, dont il est prévu de construire à Yimbaya, s’il est réalisé doit permettre de faire déménager celui qui se trouve en ce moment dans l’enceinte de l’hôpital national Donka.

En tout cas aux environs de 10 heures ce matin, c’est le désordre qui régnait sur les lieux. Pendant longtemps les jeunes scandaient y a pas d’Ebola ici. Surpris par la réaction des jeunes, le gouverneur de la ville de Conakry malgré d’intenses négociations n’a pas pu convaincre les jeunes déterminés à en découdre.

Le gouverneur Soriba Sorel qui était sur les lieux a déclaré ceci: « On ne peut pas faire la construction d’un centre de traitement d’Ebola dans la précipitation, dans la guerre d’intérêt. Le premier ministre me charge de dire à tous les groupes de sursoir à tout dans un premier temps, pour qu’ils viennent à la commune pour sensibiliser d’abord les populations sur le bien-fondé du projet. Et dans les recommandations, vous serez tenu informé ».

Allant dans le même sens, l’ambassadeur de la France en Guinée rajoute: « je pense aussi monsieur le gouverneur, que c’est important d’écouter le message social qui entoure la question de la construction du centre de traitement d’Ebola ici. Il faut une préparation sociale, les populations ont leur problème quotidien, donc il faut les écouter » a conclut, Bertrand COCHERY avant de quitter les lieux.

Sur les lieux, les jeunes ont tout saccagé: des tentes, des chaises et autres engins rien n’a été épargné. Pourtant il y a quelques jours lors d’une conférence de presse animée par la coordination nationale de riposte contre le virus Ebola, Docteur Sakoba Keita avait indiqué que toutes les parties étaient d’accord pour la construction de ce centre à Yimbaya. Que s’est-il passé alors? Les jours à venir nous édifieront.

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