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Le président de la République de Guinée Conakry Alpha Condé a encore du mal à digérer la fermeture des frontières du Sénégal avec les pays affectés par l’épidémie de la fièvre à virus Ebola, notamment la Guinée. Face à la presse hier, dimanche 30 novembre, le Président guinéen a déploré fermement cette mesure. Selon lui, « dire que le Sénégal veut protéger sa population contre Ebola en fermant ses frontières avec les pays touchés est de la démagogie ».

« Je ne stigmatise personne. Je dis simplement que si ton voisin dit que ton chien a la rage, comment voulez-vous que les autres n’aient pas peur de ton chien ? Dire que le Sénégal veut protéger sa population en fermant ses frontières, c’est de la démagogie ». Ce sont là les propos d’Alpha Condé, président de la République de Guinée Conakry. Il s’exprimait hier, dimanche 30 novembre, lors d’une conférence de presse à Dakar.

« Est-ce qu’on peut attraper le virus Ebola à l’air ? Quelqu’un ne peut être contaminé que si le malade est à la phase finale. Donc, il est déjà à l’hôpital. Nous avons pris toutes les mesures à l’aéroport de Guinée. Je ne vois pas en quoi protéger un peuple contre le nôtre ? Est-ce qu’être malade est un crime ?», s’est-il interrogé

«Macky Sall est mon petit-frère»

Interpellé sur ses relations avec le président de la République Macky Sall, le Président Condé lance : « je n’ai pas de problèmes avec Macky Sall. Il est mon petit frère. Je dois défendre les intérêts du peuple guinéen mais je n’ai pas de problème avec Macky. De toute façon, le peuple sénégalais et le peuple guinéen sont frères. Pour moi, ce qui est plus important, c’est le rapport entre les peuples. Les présidents passent mais les peuples restent. Je ne veux pas que les présidents créent des problèmes avec les peuples ».

Sur la succession d’Abdou Diouf à la téte de l’organisation internationale de la Francophonie, Alpha Condé pense qu’il serait très difficile de remplacer l’ancien président de la République du Sénégal. « Il sera très difficile de succéder à Abdou Diouf à la tête de la francophonie. J’ai toujours dit qu’il serait bon que le président Diouf continue pour un an, le temps de trouver un bon candidat africain. Abdou Diouf a donné une autre dimension à la francophonie. Personne ne prenait la francophonie au sérieux. J’ai rendu hommage à Abdou Diouf pour plusieurs raisons. En 1991, lorsque j’ai eu des problèmes, c’est lui qui m’a envoyé un avion et il m’a toujours soutenu. Je lui dois beaucoup », a-t-il laissé entendre.

Source : http://www.sudonline.sn/alpha-conde-brocarde-le-senegal_a_21909.html