Selon Fadimba Camara, directeur de l’Office Central Anti-Drogue, s’inspirant d’une étude faite par l’office des nations Unies contre la drogue et le crime, le cannabis est cultivé et consommé un peu partout à travers le pays. La Basse Guinée où se trouvent les plus grandes zones de transit vers la capitale, ravitaille de plus le marché de Conakry.
Notre entretien avec l’officier, révèle que si des précautions ne sont pas prises, le risque est grand que la Guinée replonge dans le trafic incontrôlé de drogue. Déjà, le chômage, la porosité des frontières avec d’autres pays comme la Guinée Bissau qui est reconnue plaque tournante du trafic de drogue et la difficulté des autorités guinéennes à contrôler les frontières notamment celles maritimes, sont des facteurs qui impactent négativement les efforts de lutte contre le trafic de drogue.
La Basse côte, centre de culture et de transit entre la Guinée Bissau, la Sierra Leone et Conakry.
La Guinée maritime est la principale région de production notamment à travers la localité de Forécariah frontalière avec la Sierra Leone. C’est elle qui alimente de plus, la capitale dont elle n’est éloignée que de 25 km. A Madina aoula, situé au nord de la région de Kindia, propices de petites cultures dissimulées dans les potagers.
Haute Guinée, Siguiri, Mandiana et Kérouané en tête de liste.
Dans la préfecture de Siguiri, non loin de la frontière avec le Mali, il existe des zones où l’on cultive du tabac. On en trouve également dans la région de Mandiana non loin du Mali et de la Côte d’Ivoire. Mandiana est d’ailleurs l’une des localités les plus propices à cette production. Des petites superficies de cannabis sont aussi souvent dissimulées dans des cultures vivrières à Kérouané et à Benko.
Guinée Forestière, l’arrivée massive des refugiés de la sierra Leone, du Liberia et de la cote d’ivoire, propulse la culture.
Autour de la préfecture de Kissidougou, à la frontière avec la Sierra Leone et un peu plus au sud, autour du chef-lieu de Guéckédou, proche à la fois de la Sierra Leone et du Liberia, prospèrent également des activités de production.
L‘accès au marché du trafic est fonction du niveau social
Le rapport révèle que le marché du cannabis est ouvert à la jeunesse et aux plus démunis alors que celui des drogues dures est réservé aux gens de la haute classe : expatriés, experts internationaux et commerçants libanais. Le second marché, selon Fadimba Camara, directeur de l’OCAD, reste encore très difficile à infiltrer.
La Guinée très fragile face à la situation.
Outre la marijuana, la Police saisit sporadiquement de l’héroïne, de la cocaïne et des quantités importantes de psychotropes (barbituriques, éphédrine, diazépam). Selon des spécialistes, il est très difficile de détecter la drogue. Or, il n’existe pas de Brigade des stupéfiants en province. Les agents de la gendarmerie et de la douane y présents, manquent de formation et d’équipement.
Au nord du pays, le transit par le fleuve Niger, jusqu’au Mali, est difficilement contrôlable. La Brigade des mœurs et des stupéfiants ne dispose que d’un zodiac inutilisable en période de basses eaux. Il en est de même pour les 300 km de façade maritime. Des pirogues, des navires pirates, des pétroliers et des bateaux de pêche longent la côte, de la Guinée-Bissau au Liberia sous l’œil impuissant des agents guinéens. Le port autonome situé en plein cœur de la capitale, abrite aussi un trafic intense.
Au niveau de l’aéroport international Conakry-Gbessia, il existe des systèmes de détection qui ont permis d’importantes saisies.
« Mais nous, nous ne pouvons parler de disponibilité de drogue que lorsque celle-ci est saisie » nous conclut Fadimba Camara
A suivre dans nos prochaines publications…