cellou_alpha4Je voudrais souhaiter à chaque Guinéenne et à chaque Guinéen les bénédictions du mois de Ramadan dernier. Puisse Dieu accepter notre jeûne et exhausser nos prières ! Dans sa grande miséricorde, qu’il porte son regard bienveillant sur notre pays, dans l’intérêt de tous ses fils et filles et qu’il raffermisse entre nous les liens de fraternité et de solidarité. Je ne doute pas que ce mois de recueillement a été l’occasion pour nous d’avoir une pensée pieuse à l’endroit de tous nos morts.


Il nous faut évoquer cet autre drame sanitaire lié à la propagation de la fièvre hémorragique à virus Ebola que connait notre pays. Là encore, le mensonge a été utilisé : présent dans notre pays depuis Janvier de cette année, le virus Ebola a été caché à la population, aux pays voisins, au monde entier. Pour ne pas effrayer d’hypothétiques investisseurs et ce, au mépris de la vie de nos citoyens et de ceux d’ailleurs puisque le monde est devenu un. Mais cette terrible maladie a eu raison des imposteurs : plusieurs centaines de nos compatriotes en sont morts, les pays voisins sont contaminés et le monde entier effrayé par notre pays. Même si au cours de ces derniers mois, il faut saluer les efforts de nos services sanitaires et l’assistance de nos partenaires internationaux qui ont permis de contenir la progression de la maladie, force est de dénoncer les manquements graves qui ont été commis par les plus hautes autorités de l’Etat dans le cadre de la gestion de cette épidémie.

Cette volonté du gouvernement de manipulation à des fins politiciennes s’illustre aussi dans les résultats dits « provisoires » du troisième recensement général de la population et de l’habitation. C’est avec stupéfaction et inquiétude que nous avons pris connaissance de ces résultats. Le gouvernement veut manifestement utiliser ce recensement comme maillon majeur de la chaîne de fraudes programmées pour l’élection présidentielle de 2015. Sinon, lorsqu’on sait que la population électorale représente généralement entre 45 et 50% de la population totale, comment expliquer que Kaloum qui compte 60 000 électeurs soit dénombré à 62 000 habitants? Ou les 123 000 électeurs pour 137 000 habitants de Dixinn ? Ou encore les 700 000 électeurs pour 1 900 000 habitants de la région de Kankan, contre 1 200 000 électeurs pour 1 600 000 habitants de Conakry ? Comment comprendre en outre que la taille des ménages soit à 15 individus à Mandiana, alors que la moyenne nationale se situe autour de 7 ? Il est clair que l’objectif du pouvoir est d’ajuster, le moment venu, le nombre d’habitants pour le rendre cohérent avec le nombre d’électeurs, en accroissant ces derniers dans les fiefs du RPG, tout en les réduisant dans les zones de l’opposition.

Toute la Guinée est témoin de la demande constante de dialogue de l’opposition. Le pouvoir n’y consent que contraint et forcé. Les solutions consensuelles qui en ressortent avec approbation de ses représentants sont aussitôt remises en question par Alpha Condé. L’accord du 03juillet 2013, qui a permis d’organiser les élections législatives dans un environnement apaisé, est aujourd’hui floué au pied par le Président de la République. En agissant ainsi, il crée denouveau un contexte de tension qui compromet dangereusement le climat politique et social et met en péril le calendrier électoral. C’est l’occasion d’indiquer avec force et détermination que si les élections communales et présidentielles ne sont pas organisées à bonne date, la légitimité et la légalité du pouvoir d’Alpha Condé ne seront plus reconnues.

M. Alpha Condé constitue le principal obstacle au dialogue, à la réconciliation nationale, à l’unité. Sa politique de division, d’exclusion, de discrimination est dangereuse pour l’équilibre de notre nation. Aucun Guinéen n’a intérêt à tourner le dos à la concertation, seul gage de préservation de la paix et de la stabilité. Il faut se lever, se rassembler, s’unir et se mettre en ordre de marche contre ce pouvoir qui met notre nation en danger. Par son incompétence, son arrogance, le refus de mettre en œuvre les accords du 03 juillet, la violation répétée des lois de la République et l’absence de volonté politique d’ouvrir un dialogue responsable. Parce qu’il est hors de question de renoncer à nos obligations de combattre la dictature pour l’instauration de l’Etat de droit et de la démocratie. Il n’est pas question qu’on se laisse faire. Les Guinéens doivent rester debout !

                                                      
Cellou Dalein Diallo, Président de l’UFDG