Le premier sommet Etats-unis d’Amérique/Afrique de quatre jours, qui prend fin ce mercredi à Washington, la capitale fédérale, «a été un franc succès», a déclaré à la PANA M. Abdramane Sano, leader de la société civile guinéenne, par ailleurs ancien ministre lors de l’arrivée de la junte au pouvoir en 2008.
Les annonces faites par Barack Obama lors du sommet intitulé «Investir en Afrique pour les générations futures» en faveur du continent représenté par une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement, a souligné M. Sano, «sont salutaires».Toutefois, le leader de la société civile assure que la capacité des pays africains à pouvoir faire face aux contraintes de conditionnalités qui seront indiquées par les investisseurs américains, pourrait poser problème, notamment «pour la Guinée qui doit fournir des efforts».M. Sano a affirmé que l’annonce faite par la Banque mondiale de débloquer 200 millions de dollars us pour aider la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone à faire face à l’épidémie de la fièvre Ebola ' est une excellente nouvelle parce que la maladie est devenue un drame pour ces pays fragiles».La lutte contre la fièvre Ebola, qui a déjà fait près de 800 morts dans les trois pays, a bénéficié récemment d’un soutien de 100 millions de dollars us de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) lors d’une réunion des chefs d’Etat de l’Union du fleuve Mano, tenue à Conakry.Les chefs d’Etat sierra léonais, Ernest Bai Koroma, et libérien, Ellen Johnson Sirleaf , qui avaient participé au sommet de Conakry, mais absents à Washington «à cause de la soudaine flambée de la maladie» dans leurs pays respectifs, avaient délégué leur homologue guinéen, Alpha Condé, pour aller plaider la cause des trois pays au sommet de Washington.M. Sano, qui avait été ministre lors de la prise du pouvoir en 2008 par lajunte avant de démissionner à la suite des massacres au Stade du 28 septembre en 2009 des militants de plusieurs partis politiques qui dénonçaient les militaires de vouloir confisquer le pouvoir, a salué l’injonction des Américains à l’endroit des chefs d’Etat «qui veulent tripatouiller les constitutions' pour rester au pouvoir.«C’est une honte qu’une telle leçon nous vienne de l’extérieur. Il revient aux Africains, notamment les élites africaines, de prendre à bras le corps cette question en vue de lui trouver une solution», a-t-il dit.Pour sa part, Dr Bano Barry, sociologue, professeur à l’Université général Lansana Conté de Sonfonia (banlieue), a dit que «cette injonction des Américains n’est pas la première du genre; elle fait partie de leur doctrine, ainsi que leurs appels incessants en faveur de la transparence des élections».Evoquant l’annonce faite par Obama de débloquer 33 milliards de dollars us pour faciliter le raccordement de 60 millions d’Africains au courant électrique, l’universitaire a salué cette décision, assurant que l’énergie est une question fondamentale qui est au cœur du développement.Toutefois, il s’interroge pour savoir si cette enveloppe pourrait résorber les besoins fondamentaux des Africains, avant d’indiquer qu’il s’agira aussi de préciser laquelle des énergies, entre le solaire, le nucléaire, l’éolienne, entre autres, sera financée.
Source : http://www.afriquejet.com/actualite/10797-sommet-etats-unis-afrique-un-franc-succes.html