Ce 23 juin, le gouverneur de Conakry, Soriba Sorel Camara, s’est présenté au Tribunal de première instance de Kaloum. Il est cité par la Chambre nationale des huissiers de Guinée pour avoir « empiété dans ses prérogatives », en interdisant, le 30 mai dernier et jusqu’à nouvel ordre, l’exécution de toute décision de justice.
Mais en se rendant ce lundi au TPI de Kaloum, le Gouverneur s’est fait accompagner de l’ex-coordinatrice du parti au pouvoir, le RPG-arc-en-ciel, Hadja Nanténin Chérif, également députée à l’Assemblée nationale. Une différence de taille quand même avec son prédécesseur, Cdt Sékou Resco Camara. Celui-ci s’était fait accompagner par des mareyeuses de Conakry quand il a été convoqué par le même tribunal, pour avoir eu des démêlés avec une Ong de défense des droits de l’homme.
Pour revenir au dossier Soriba Sorel Camara, son audience a été consacrée à la fixation de la caution, conformément à l’article 385 du Code de procédure pénale, avant d’être renvoyée à deux semaines, soit le 7 juillet 2014. L’avocat de la Chambre national des huissiers, Me Mohamed Traoré, a donné les raisons de ce renvoi : « Le Parquet avait demandé au Tribunal de fixer la somme à cinq millions. Mais la défense a estimé que ce montant était excessif et a proposé la somme d’un million de francs guinéens. Finalement, le Tribunal a retenu un million cinq-cents mille francs. Quant à la comparution du gouverneur, je pense que c'est le minimum pour prouver qu'il respecte la justice de son pays. Contrairement à son prédécesseur qui s'était fait accompagner par des femmes balayeuses de Conakry pour insulter les avocats, M. Soriba Sorel a eu au moins le courage de venir pratiquement seul. Cela peut contribuer à calmer les choses et à favoriser l'extinction de l'action publique par le retrait de la citation ».
Pour Me Mory Doumbouya, avocat du gouverneur, « l’affaire a été renvoyée à quinzaine pour nous permettre d’aborder les questions de fond et à ce stade, nous verrons quels sont les faits qui sont réellement imputables à mon client. Pour l’instant, je préfère n’aborder aucune question de fond, puisqu’il s’agit d’une audience de détermination de caution ». L’avocat déclare enfin qu’il n’y a rien d’extraordinaire qu’un gouverneur soit cité en justice.
Nous y reviendrons …
La rédaction de www.guinee58.com