pm_assembleeCe 17 juin à Conakry, le Premier ministre Guinéen, Mohamed Saïd Fofana, a dit que son gouvernement est favorable au dialogue avec l’opposition n’importe où. C’est du moins ce que vient d’apprendre Guinee58 à l’Assemblée nationale qui vient de terminer une session parlementaire qui a vu le Premier ministre présenter la Politique générale de son équipe devant 60 députés de la mouvance présidentielle sur les 114 que compte le Parlement guinéen.

On le sait, depuis le 9 juin passé, les 46 députés de l’opposition parlementaire ont suspendu leur participation à l’Assemblée nationale jusqu’à nouvel ordre, suite au refus du pouvoir de Conakry d’engager un cadre de concertation avec l’opposition, en vue de débattre du non respect de l’accord du 3 juillet 2013.

Après avoir regretté cette décision de l’opposition parlementaire, Mohamed Saïd Fofana a lancé à son endroit ces propos : « Quels soient ses revendications ou griefs,  je lui demande de revenir à l’hémicycle qui est un espace de dialogue privilégié pour débattre de toutes les questions d’intérêt national. » Et d’ajouter : « Le gouvernement est prêt, quant à lui, à toutes les discussions à l’Assemblée ou dans toute autre enceinte appropriée. »

Le Premier ministre n’avait pas manqué auparavant de rappeler que la situation politique et sociale tendue au cours du premier trimestre de 2013 du fait des manifestations organisées par l’opposition guinéenne a « induit un important manque à gagner au niveau de l’économie guinéenne. » Ce manque à gagner est évalué à près de 1 400 milliards de francs guinéens, soit 3,2% du PIB (Produit intérieur brut.) Conséquence, une décélération du rythme de création de la richesse nationale. Le taux de croissance de 2013 était de 2,3%, inférieur au taux de croissance démographique de l’ordre de 3,1%.

Chritian Sinata Touré, député des non inscrits, a dit au Premier ministre que la sécurité que cherche le pouvoir dépend aussi du dialogue qu'il mène avec l'opposition parlementaire.

Malgré la déclaration de Mohamed Saïd Fofana, certains pensent que l’opposition ne reviendra pas à la table, tant qu’il ne leur adressera pas une lettre à propos. Avec cette porte entre-ouverte par le pouvoir, d’autres aussi pensent que les opposants pourraient ne pas mettre en exécution leur menace de reprendre les manifestations de rue. Dans l’un ou l’autre cas, rien n’est moins sûr.

 

Aliou Sow pour www.guinee58.com