sekouba_konate_2Le général Sékouba Konaté dit avoir déposé une liste comportant les noms des présumés auteurs des massacres du 28 septembre auprès du cabinet de Fatou Bensouda, procureur de la Cour pénale internationale (CPI), en vue de faire avancer les enquêtes dans cette affaire qui fait froid dans le dos.  Mais contrairement aux affirmations de l’ancien président de la transition, certains observateurs voient dans sa démarche plutôt une façon de régler des comptes à d’anciens collaborateurs, qui refuseraient de lui faire dorénavant allégeance.

La sortie sur la toile du général Sékouba Konaté la semaine dernière, annonçant avoir fourni une liste comportant les noms de ceux qui ont trempé dans les massacres du 28 septembre qui se sont produits en 2009, au  stade éponyme continue d’alimenter les débats dans les milieux proches de l’enquête. Sans citer de noms, l’ancien président de la transition, qui était ministre de la Défense au moment des faits, parle de civils et militaires, quasiment tous ceux qui ont flirté avec la junte de Moussa Dadis Camara. Les gens se demandent surtout, pourquoi avoir attendu maintenant pour rompre le silence, alors que Konaté avait la possibilité de diligenter  cette affaire, en 2010.

Quand on sait que le pouvoir judiciaire est un appendice de l’exécutif en Guinée. Il suffisait juste d’ordonner aux juges de confondre ceux qui sont soupçonnés d’avoir ordonné ou exécuté ces massacres, pour que les victimes sachent enfin la vérité. Mais le général Konaté s’est contenté de pomper dans les caisses, créant ainsi un énorme trou dans nos finances, estimé à plus de 9 mille milliards de francs guinéens, comme fonds dilapidés durant son magistère.

C’est le reproche qui est surtout fait à Sékouba Konaté, dans la complainte  de nombreux observateurs. Le retard accusé dans le traitement de ce dossier fâche aussi la FIDH, dont une mission qui a séjourné la semaine dernière à Conakry, a déploré cet état de fait.

Selon cette délégation conduite par la présidente d’honneur de l’ONG, Souhayr Belhassen  les choses trainent dans le traitement du dossier relatif à cette expédition punitive. ‘’ C’est insupportable ce procès qui traîne en longueur’’, a lâché la présidente d’honneur de la FIDH.

Selon elle, ces avancées judicaires doivent être rapides et urgentes  pour ne pas que la Cour Pénale Internationale ne s’accapare du dossier. ‘’C’est inéluctable de juger les massacres du 28 septembre en Guinée. C’est très important que la justice soit rendue aux victimes de ces massacres’’, a martelé Souhayr Belhassen, devant un parterre de journalistes la semaine dernière.  Le président de l’Union des forces républicaines Sidya Touré qui a conféré avec cette délégation lors de son passage à Conakry, a fait part de son désarroi face au traitement réservé à ce dossier par la justice guinéenne.

“Il y a deux principaux suspects qui sont au gouvernement et qui se promènent librement. C’est Claude Pivi et Moussa Tiegboro’’, a regretté l’opposant.

Source : Le Démocrate