A partir de ce 9 juin, l’opposition guinéenne (parlementaire et extra-parlementaire) a décidé de « suspendre, jusqu’à nouvel ordre » sa participation à l’Assemblée nationale. Pour reprendre ses « marches et meetings sur les places et voies publiques.» Les leaders de l’opposition entendent aller « crescendo » jusqu’à ce qu’elle soit « entendue ». C’est du moins ce qu’a vécu Guinee58 à Conakry.
La décision tombe suite à un « constat » amer que l’opposition guinéenne dit avoir fait ces dernies temps. Les leaders de l’opposition s’étaient réunis au QG de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) du principal opposant guinéen, Cellou Dalein Diallo.
Les opposants à Alpha Condé ont déploré le manque de cadre de concertation qu’ils ont tant réclamé ces derniers temps. Leur porte-parole, Aboubacar Sylla, également président de l’Union des forces du changement (UFC), a déclaré à la presse leurs maux au sortir du conclave que « le gouvernement et sa mouvance politique s’opposent à tout dialogue structuré avec l’opposition. Il est impossible de nouer un dialogue quelconque avec ce pouvoir qui s’obstine résolument à ce que les problèmes guinéens soient résolus autour d’une table. »
L’autre constat de l’opposition guinéenne est la violation « dans toutes leurs dispositions » des accords politiques inter-guinéens. Des accords signés par toutes les parties prenantes : pouvoir, opposition et mouvance présidentielle. Aboubacar Sylla a ajouté : « Les institutions républicaines qui sont le fondement de notre démocratie, qui sont la garantie dans la séparation des pouvoirs, sont en train d’être inféodées à ce pouvoir qui continue à faire des interférences visibles dans leur fonctionnement, mettant ainsi en cause leur indépendance. La CENI a repris sa fuite en avant d’avant les élections législatives en engageant sur le terrain, des actions dont l’organisation requiert normalement un consensus politique conformément aux dispositions des accords du 3 juillet », a-t-il rappelé.
Après l’interdiction faite à l’Union des forces républicaines de Sidya Touré par le pouvoir pour tenir son Conseil national au Palais du peuple, l’opposition s’est montrée solidaire à ce qu’elle a appelé « victime de l’injustice. » Elle a rappelé que l’un des engagements du gouvernement était lié à l’accès libre et équitable de toutes les sensibilités politiques non seulement aux médias de services publiques, mais également aux places publiques.
Les opposants ont promis qu’à la semaine prochaine, ils décideront de l’organisation d’une manifestation de rue, marche ou meeting. Pour leur conclave tenu ce matin, ils ont promis de produire une déclaration écrite à propos.
Après avoir suspendu sa participation aux plénières de l’Assemblée nationale et avant d’entamer ses manifestations, l’opposition guinéenne veut écrire à la communauté internationale, à Saïd Djinnit, représentant spécial de Ban Ki-moon en Afrique de l’Ouest, facilitateur désigné dans le dialogue inter-guinéen. L’opposition saisira également El Salifou Sylla et Aboubacar Somparé facilitateurs nationaux ainsi que le gouvernement sur la « nouvelle situation qui s’est ainsi créée. »
Avec la menace de l’opposition à reprendre les manifestations de rue, la Guinée risque de renouer avec les troubles sociopolitiques comme ces deux dernières années. Avec les tristes conséquences fâcheuses.
Nous y reviendrons …
La rédaction de www.guinee58.com