barrage-guine1Les habitants de Conakry, la capitale guinéenne, ont vécu une journée pénible ce 7 avril. Et pour cause ? Les chauffeurs de taxi ont mis en exécution l’avis de grève signé le 1er avril de la Fédération syndicale professionnelle nationale des transports et mécanique générale (FSNPTMG).

La Fédération syndicale professionnelle nationale des transports et mécanique générale s’insurge contre les « tracasseries policières, douanières, l’installation des barrages non conventionnels, les coupeurs de routes et l’ingérence des autorités administratives dans les affaires syndicales. » Pour Laye Ousmane Sylla dit « Horoyah », le Secrétaire général adjoint de la FSNPTMG, le mot d’ordre a été suivi à l’intérieur du pays. Et qu’à Conakry, c’est le service minimum qui justifie la circulation de certains taxis en fin de matinée : « On pouvait tout bloquer, mais nous avons voulu permettre aux femmes d’aller au marché » a-t-il déclaré. La FSNPTMG de déclarer : « Aujourd’hui, nous sommes au regret de subir des arrestations arbitraires des élus syndicaux de la CNTG à l’intérieur du pays (N’Zérékoré, Siguiri, etc). A cela s’ajoute l’accusation de nos chauffeurs d’être en complicité avec les coupeurs de routes et qui sont emprisonnés depuis trois, sans jugement. » Ces revendications sont restées lettre morte. C’est pourquoi, la Fédération syndicale professionnelle nationale des transports et mécanique générale a demandé à sa « base à tous les niveaux, d’immobiliser sur toute l’étendue du territoire national, tous les véhicules destinés aux transports publics à partir du lundi 7 avril 2014, jusqu’à nouvel ordre. »

La fédération accuse le gouvernement à faire la sourde oreille face à ses revendications consignées dans un mémo et déposé auprès des Ministères guinéens des Transports, de l’Administration du Territoire et à la Primature. Leur appel a été quasiment suivi à Conakry. Surtout sur l’autoroute Leprince où le matin, des chauffeurs de taxis ont voulu violer l’avis de grève avant d’être sommé à rappliquer à leurs domiciles respectifs par des jeunes surexcités. Par plusieurs endroits sur l’axe Leprince et sur l’autoroute Fidèle Castro (les deux principales voies de Conakry) des chauffeurs clandos (des particuliers qui font le taxi par circonstance) ont failli se faire lyncher par des mécontents. Même des taxis-motos ont été empêchés de rouler dans la haute banlieue de Conakry.

La CNTG se solidarise à la FSNPTMG

Les responsables de la FSNPTMG et ceux de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée se sont rencontrés à huis clos à la Bourse du travail qui siège à Kaloum, base de l’administration et des grandes affaires. A la fin de cette rencontre, le deuxième Secrétaire général de la CNTG, Mamady Mansaré, a menacé de déclencher une grève nationale si les revendications des transporteurs ne sont pas considérées par le gouvernement dans les prochaines soixante-douze heures. Il a affirmé : « Le secteur du transport est en grève pour plusieurs violations de leurs droits. La confédération confirme sa solidarité avec sa fédération syndicale. Si dans 72h, une solution n’est pas trouvée à leurs problèmes, la CNTG déclenchera une grève nationale. Il faut que cela soit clair et net. Nous sommes solidaires de l’action de nos affiliés du transport ».

Selon M. Mansaré, le Président guinéen, Alpha Condé, les rencontrera dans la soirée de ce 7 avril, pour trouver un terrain d’entente. Mais, il a réitéré sa menace : «  Les négociations vont certainement s’ouvrir et nous espérons qu’une solution sera trouvée à l’issue de la rencontre. Au cas échéant, je suis ferme là-dessus, le bureau confédéral de la CNTG entrera en grève nationale en solidarité avec la fédération des transporteurs. »

Quant au Secrétaire général adjoint de la FSNPTMG, Laye Ousmane Sylla dit «  Horoyah » a ajouté que des responsables syndicaux sont emprisonnés à l’intérieur du pays. « On a deux chauffeurs écroués à la Maison centrale de Conakry, parce que des coupeurs de route ont emporté les bagages de leurs passagers. A Kankan, (capitale de la région de la Haute-Guinée Ndlr), il y a six syndiqués emprisonnés, sans raison connue. » Un autre syndicaliste d’ajouter qu’à Siguiri (Haute-Guinée), des syndicalistes sont en prison, depuis plus d’une semaine, « sans raison aucune ».

Ces intéressés auraient été écroués suite à un désordre enregistré à la gare routière de Siguiri. Ils sont accusés par les autorités administratives locales de n’avoir pas joué leur rôle face à l’incident.

En attendant les 72 heures de menace, les habitants de Conakry espèrent que la suite des négociations entre l’Etat guinéen et les syndicalistes de la FSNPTMG permettra une reprise de la circulation routière dès demain matin.

 

Aliou Diallo pour www.guinee58.com