sekou toureEcoutez, chers confrères ! Depuis un certain moment, je me fais vraiment violence pour ne pas dire ce que je pense sur tout ce qui se dit et se trame dans le bled. Je fais tout pour me contenir. Et je me suis abstenu jusque là en m’emmurant dans mes livres pour mieux ruminer mes colères, mes aigreurs. Mais là, je n’en peux plus. Afakoudou ! je ne peux plus me taire… Ce long bavardage de Abdoulaye Condé, à l’esprit de lucre, qui caresse dans le sens du poil Aminata Touré, la fille du premier dictateur de la Guinée, qui vient effectivement de coiffer au poteau toutes les grandes formations politiques aux élections communales à Kaloum, est choquant.

D’entrée Abdoulaye Condé, qui s’empiffrait jadis dans la mangeoire du pharaon du CNDD, enjolive :

« Même si la probable future Maire de Kaloum a préféré conquérir Kaloum avec une liste indépendante, sa victoire n’est pas sans rapport avec l’image que les Guinéens retiennent finalement de son père, le Président Ahmed Sékou Touré. Les Guinéens, 34 ans après sa disparition physique, constatent que la Gouvernance et la vie du père de l’indépendance ont été consacrées à la défense des intérêts du pays, au rayonnement international de leur pays etc et non à la cause personnelle. »

Peut-être que la victoire électorale de Aminata Touré, qui carcaille urbi et orbi qu’elle est née dans le Parti des Geôles (PDG) et qu’elle mourra dans le PDG, est due à la mobilisation des passéistes, des nostalgiques de la révolution sékoutouréenne mais cela ne veut pas dire que les Guinéens absolvent son géniteur qui a ensanglanté la Guinée.

Ablaye ! tu ouvres la boîte de pandore à travers cette hagiographie que tu portraitures sur Sékou Touré, ton gourou, principal responsable de nos merdes d’aujourd’hui dans la Guinée de Goby Condé. À l’époque on parlait sur le continent de la Guinée de Sékou Touré. Pour signifier que la Guinée était sa propriété. Le « rayonnement international » dont tu parles entourait plus la personne physique de Sékou Touré que la Guinée en tant que telle. Sékou Touré était plus populaire que la Guinée. Si tu veux, Sékou Touré faisait la popularité, le « rayonnement » de la Guinée dans un sens purement négatif.

Tu portes aux nues Sékou Touré en historiant les faits. Mais j’ai envie de te dire comme l’écrit le sociologue soviétique Lev Goudkov :

« Ce qui reste dans la mémoire, ce n’est pas un souvenir vivant des événements, mais une image théâtralisée, de nombreuses fois réinterprétée et falsifiée. »

Ablaye ! Sékou Touré nous oppose et je te dis les yeux dans yeux que tu racontes des sornettes, des boniments en parlant de défense des intérêts et de « rayonnement » de la Guinée pendant la tyrannie de Sékou Touré. Tu barbouilles :

 « C’est bien le Président Ahmed Sékou Touré qui a créé l’Armée, la Gendarmerie, la Police Guinéennes. C’est le régime du Président Ahmed Sékou Touré qui a construit tous les camps militaires dont dispose aujourd’hui la Guinée à Conakry et dans les préfectures : Almamy Samory Touré, Alpha Yaya Diallo, Mamadou Boiro, Soundjata, Kèmè Bourema et tous les autres à l’intérieur du pays. »

 Un imbécile politique aurait dit ça, je fermerai les yeux dessus. Mais pourquoi, toi, tu dis ça ? En plus pour faire mal à une tripotée de Guinéens qui ne portent pas Sékou Touré dans leur cœur tu balances ça sur internet.

Tu es amnésique à ce point ? Comment tu peux dire une telle énormité après le massacre de près 157 citoyens guinéens par l’armée guinéenne au stade du 28 septembre de Cona-crimes, le 28 septembre 2009 ?  

Tu es malhonnête : c’est aussi le régime du dictateur Sékou Touré qui avait fabriqué les milices populaires, avant-gardistes de sa révolution loufoque. Tu ne les cites pas parmi ses œuvres. Et en Haïti, à la même époque c’étaient les Tontons Macoutes qui faisaient œuvre de milices populaires.

Dis-moi, Ablaye ! tu crois que c’est le Général Charles De Gaule qui était allé monter l’armée, la gendarmerie, la police au Sénégal, au Mali, en Côte d’Ivoire, en Mauritanie, au Zaïre, au Congo Brazaville, au Gabon, au Benin, à Madagascar ? Est-ce que c’est De Gaule qui était allé construire les prisons en Guinée notamment le camp Boiro, le camp Kindia ? Et tu trouves que c’est un haut fait du régime de Sékou Touré d’avoir « construit tous les camps militaires dont dispose aujourd’hui la Guinée à Conakry et dans les préfectures » et qui n’ont toujours été qu’une machine à tuer les Guinéens. Combien de Guinéens avaient été mitraillés aux frontières guinéennes parce qu’ils cherchaient à s’évader de ce grand camp de concentration qu’était la Guinée de Sékou Touré ? C’est l’armée guinéenne qui mettait à exécution les condamnations à mort que Sékou Touré prononçait contre les Guinéens qu’il prenait en grippe. L’armée guinéenne avait gazé plus de 480 Guinéens au camp Alpha Yaya Diallo sur ordre exprès de Sékou Touré.

De nos jours encore, le policier guinéen, le gendarme guinéen, le militaire guinéen sont les plus sauvages, les plus barbares, les plus zélés de la sous région. Ils sont ganaches, incultes, tortionnaires, inhumains.

C’est dans le camp Soundiata Keïta de Kankan que la regrettée Koumbafing Keïta, députée du RPG, avait été humiliée, torturée. Deux mois après sa libération, jour pour jour, la malheureuse députée avait expiré.

Nous avons encore dans les mémoires les tortures que les militaires du camp Alpha Yaya Diallo avaient infligés à ces manifestantes qui réclamaient la libération de Goby Condé sous les verrous. Le Colonel Sama Panival Bangoura du camp Alpha Yaya Diallo avait fait dénuder ces manifestantes et fouetter jusqu’au sang. Allez-y farfouiller dans les archives de LA LANCE si vous en doutez !

Et depuis que Goby est au trône plus de 3000 Guinéens ont été trucidés par la Police, la Gendarmerie, l’armée guinéenne.

Le lundi 5 février 2018, un pandore « Gnangamadi Sofalé » de la pire espèce a piétiné à mort Thierno Alimou Barry, un jeunot de l’opposition, sous les yeux impassibles du colonel Moussa II Diallo, commandant de la gendarmerie départementale de Kindia, devant la commune de Kindia.

Et le mardi 6 février 2018, aux environs de 22h, une pick up bondée de policiers hargneux et armés jusqu’aux dents déboule à la Carrière Cité, dans la commune de Matam dans Cona-crimes. L’un d’eux tire une rafale en direction des habitations et foudroie de deux balles Mamadou Diakhwane Diallo, inscrit en licence 2, option MIAGE (Méthode Informatique Appliquée à la Gestion de l’Entreprise) à l’université Gamal Abdel Nasser de Cona-crimes.

Le vendredi 9 février 2018, aux alentours de 13h, deux enculés de la gendarmerie nationale ont violé Djaraye Barry, une nourrice d’une vingtaine d’années et épouse de Oumar Barry, dans la bourgade de Boubérè secteur Kansato, sous-préfecture de Kalinko située à 85 km de la préfecture de Dinguiraye. Et depuis ce vendredi noir jusqu’à ce matin, Djaraye est entre la vie et la mort.

Bof ! la justice guinéenne appelle ces crimes des dommages collatéraux et ne leur donnera aucune suite judiciaire.

Didon ! subitement, on a un regain d’intérêt pour le « régime du président Ahmed Sékou Touré ».

« On se contente de grands mythes, que le pouvoir entretient, on refuse de repenser de manière critique les pages sombres du passé », enseigne Olga Oukolova, professeur d’histoire.

Abdoulaye Condé, directeur de publication de « La Nouvelle Tribune », sort du bois et fait un panégyrique du Méphistophélès qui avait martyrisé la Guinée tout entière !

En chantant Sékou Touré, on devrait s’adresser uniquement aux féaux qui se contentent justement de mythes pour ne pas voir la réalité des choses. On n’a pas le droit d’essayer d’entraîner tous les Guinéens sur ce terrain. En ce moment c’est jeter de l’huile sur le feu.

En s’activant pour la reviviscence de ces mythes d’alors qui entouraient le premier tyran de la contrée, on passe pour un histrion de bas niveau d’autant plus qu’on occulte sciemment tous les faits historiques qui barbouillent de merdes le régime de celui-ci. En effet dans les prisons guinéennes, au temps de Sékou Touré, notamment au camp Boiro et au camp Kindia, les prisonniers avant de crever d’inanition, de diète noire ou d’être exécutés par les pelotons d’exécution taggaient les murs de leur cellule avec leur sang ou de la déjection. Des empreintes qui donnaient parfaitement raison à Mao Zedong :

« La Révolution n’est pas un dîner de gala. »

Pour faire plaisir à Aminata Touré, le confrère dit des choses graves. Il trompette :

« Le président de l’assemblée Nationale du Sénégal, Moustapha Niasse que j’ai eu l’occasion d’interviewé à Lomé et Dakar, en 2005, remerciait le Président Ahmed Sékou Touré de lui avoir permis de pénétrer la tombe de Notre Prophète Mahomet (Paix et Salut Sur Lui) à la Mêcques. »

L’on sait que tu es musulman. L’on sait aussi que tu n’es pas un néophyte dans le métier de journaliste. Mais pour nous autres critiques, nous n’aurions pas utilisé « pénétrer » dans ce contexte même si les synonymes de ce verbe foisonnent. Nous trouvons l’emploi de ce verbe impropre surtout pour un musulman pratiquant, premièrement. Deuxièmement, nous doutons que Sékou Touré ait approché à ce point la tombe du prophète. Et même s’il avait approché la tombe du prophète cela ne suffit pas pour nous faire accroire qu’il était un béni de Dieu. Parce qu’en affabulant cela Ablaye entortille insidieusement les contempteurs du premier régime à admettre le mensonge de la Révolution qui faisait passer Sékou Touré pour « Madiwou », pour un Saint. C’est très subtil et cynique.

Sékou Touré ne croyait pas au jugement dernier, il disait surtout dans son entourage que tous les péchés se payaient ici bas. Il disait aussi qu’aucun Guinéen ne montrera du doigt sa tombe. Et ses prétendues obsèques à Cona-Cris relevaient de la théâtralité. Il n’est pas enterré à Cona-cris. Et Diarra Traoré était disposé à prouver à tous les Guinéens que Sékou Touré, qu’il connaissait « jusque dans son slip », n’avait pas été enterré dans ce trou contenant une intrigante caisse remplie d’on ne sait quoi. Andrée Duplantier Touré et les Marocains s’étaient bien joués des Guinéens.

Le régime de Sékou Touré était fondé sur le sexe, la fornication, l’adultère, la débauche, l’orgie. Sékou Touré, Emile Cissé, Siaka Touré, Ismaël Touré, le terrible Moussa Diakhité, Karim Keira dit « Albella » et consorts tringlaient des femmes qui n’osaient pas refuser. Ils avaient mené une vie de patachon et leurs supporteurs ont la prétention de les faire passer aujourd’hui pour des saints. Le prétendu « père » de l’indépendance du bled n’était pas un homme correct. C’est ce désenchantement vis-à-vis des « pères » des indépendances africaines qui avait d’ailleurs inspiré Aimé Césaire à écrire « La tragédie du Roi Christophe ».

Mais Ablaye dans sa manœuvre use de la subtilité de la langue de Molière : 

« En ce qui concerne la cruciale problématique de ceux qui ont malheureusement perdu la vie durant les 26 ans de la première République, le regret est que nul successeur du Président Ahmed Sékou Touré n’a voulu ouvrir ou engagé le débat sur cette épineuse situation afin de situer les responsabilités, encore moins assurer à ces différentes personnalités une sépulture dont on a reproché à la première République de les avoir privée. »

Ah, non ! Il faut bien nommer les choses avec le verbe qui sied aux cas. Ils n’ont pas « malheureusement perdu la vie durant les 26 ans de la première République » comme ça. Sékou Touré et son régime leur ont plutôt ôté la vie. Sékou Touré et ses coreligionnaires les ont zigouillés, mitraillés, massacrés, égorgés, décapités, découronnés, pendus, enterrés vivants, emmurés et affamés jusqu’à ce qu’ils crèvent comme des rats. Ce n’est pas « inventé ». « Dans la Guinée de Sékou Touré cela a bien eu lieu » a même témoigné le Lieutenant-colonel Kaba 41 Camara. On ne diabolise pas Sékou Touré. Des témoignages indéfectibles le prouvent.

Le 8 novembre 1965, la Voix de la Révolution criait à la découverte d’un nouveau complot. Le 15 novembre de la même année, Sékou Touré accusait vertement le chef d’Etat de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët Boigny, d’avoir financé ce complot en « achetant une femme en Guinée pour des millions de francs. » Réécoutons maintenant Houphouët Boigny ! C’est intéressant et important de réécouter la réponse de Félix Houphouët Boingy qui n’en pouvait plus de se retenir de répondre enfin à Sékou Touré qui les traiter, lui et le président Léopold Sédar Senghor, de « traîtres et fantoches ». Alors le 17 novembre 1965, le président Félix Houphouët Boigny répliquait à M. Sékou Touré ceci :

« Non, M. Sékou Touré, le peuple de Guinée n’a besoin ni de notre soutien moral, ni de notre soutien financier – car nous sommes pauvres malgré tout ce que l’on avance à notre endroit – pour crier son mécontentement. Vous êtes un frère, un mauvais frère, mais un frère quand même… En votre âme et conscience, qu’est-ce que la révolution toute verbale dont vous vous gargarisez à longueur de journée et que vous prétendez avoir faite, a pu apporter à votre pays ? Depuis l’indépendance, combien d’hommes n’avez vous pas fait assassiner ? Pourriez-vous l’avouer sans baisser la tête, si tant est qu’il vous reste encore une conscience ?

M. Sékou Touré, la haine née de la jalousie vous égare, altère votre raison. Elle risque de vous pousser au crime. Ressaisissez-vous ! Ce sont les conseils d’un homme qui se souvient que vous avez été à ses côtés dans la lutte émancipatrice. Avec votre nationalisme intransigeant, tempéré d’un peu de tolérance et d’humanisme, vous pouvez encore servir la cause de l’unité africaine. »

Ce sont les actes de Sékou Touré et les témoignages de ses victimes que les juges de l’enfer dans la mythologie grecque, Rhadamanthe et Éaque vont instruire et prononcer une sentence ; « en cas d'incertitude ou d'indécision, Minos, qui occupe le siège le plus élevé entre les deux autres juges, intervient comme arbitre, et son verdict est sans appel. Peines et récompenses sont proportionnées aux crimes et aux vertus. Il y a des fautes inexpiables qui entrainent des condamnations à perpétuité ; il y a d'autres fautes moins graves qui permettent la délivrance du coupable après expiation. »

Nous croyons en l’au-delà. Nous croyons au jugement dernier. Nous avons foi que Sékou Touré répondra de ses actes au jugement dernier et que son âme brûlera éternellement en enfer.

Avec le laquage de la femme de Charles Taylor à la vice-présidence du Libéria, les nostalgiques de la révolution sékoutouréenne croient que l’heure est venue pour Aminata Touré et Mohamed Touré, les deux rejetons de Sékou Touré, de se lancer aussi à la reconquête du palais Gokhi Fokhè. Ils reprennent confiance fort de l’impunité des crimes commis dans le patelin. Ils sont sûrs de leur vérité. Et pour Ablaye :

« la vérité est que l’histoire prouve que Président Ahmed Sékou Touré ne s’est jamais enrichi sur la tête d’aucun de ces anciens compagnons disparus sous son règne. »

C’est archifaux. Sékou Touré avait spolié beaucoup de ses victimes. Il faisait des entourloupettes aux personnes qu’il jalousait à cause de leurs réussites économiques et financières. Il avait joliment filouté Sékou Sadibou Touré, un Malien qui avait fait fortune en France. Pour le perdre, Sékou Touré l’avait embobiné à quitter la France et à aller investir en Guinée. L’homme d’affaires Malien était tombé dans le panneau. En effet il avait été liquidé au camp Boiro peu de temps après son arrivée à Cona-crimes.

Sékou Touré avait spolié Baba Barry. Des internautes guinéens ont publié des preuves irréfutables sur l’enrichissement illicite du clan Touré pendant la révolution. Sékou Touré avait effectivement mis du foin dans ses bottes. Sékou Touré était un complexé, un iconoclaste, un jaloux, un aigri patenté, un tartuffe. Il était du même tonneau que les tonneaux vides qui font le plus de bruit. Relisez ses « Tomes ». Ils sont creux, insipides, indigestes.

Ablaye escamote le témoignage de Léopold Sédar Senghor aux lendemains de la mort de Sékou Touré et placarde ce qui peut contenter l’esprit des supporteurs du Chef Suprême de la Révolution :

« Le Président Ahmed Sékou Touré a été un patriote Guinéen et Africain ». Et dans cette même bande sonore, le poète président Sénégalais ajoute bel et bien : « mais c’était un dictateur. »

Le confrère ne maîtrises pas ce dossier et il fonce dedans tête baissée comme un taureau furieux. Il se fourvoie carrément dans son analyse sur l’élection de Aminata Touré à Kaloum. Kaloum n’est pas toute la Guinée. Kaloum n’est pas le Libéria.

La révélation dans ces communales c’est l’émergence des candidatures indépendantes qui explique la lassitude des Guinéens face aux formations politiques traditionnelles. Les Guinéens croient de moins en moins à la parole politique. Ils en ont marre des menteries politiques. A Faranah et à Boffa, les candidatures indépendantes ont déboulonné respectivement le RPG et l’UFR. A y réfléchir un tantinet, on est tenté de donner raison à l’homme d’affaire guinéen Mori Diané qui s’enorgueillit d’avoir fait fortune aux Etats-Unis :

« Dans les sociétés africaines nobles, le chef est le symbole des plus belles traditions. Il en est l’âme. Il incarne les plus hautes valeurs de ses sujets. La parole du chef est sacrée, parce qu’elle traduit les sentiments et la fierté de son peuple. Cette parole englobe les engagements que le peuple est censé honorer. C’est pour cette raison que dans l’Afrique profonde le chef est tenu de parler peu. Quand il est contraint de le faire, il utilise de préférence une voix d’emprunt. Car un vrai chef ne doit jamais se rendre coupable de menterie. Pour aucun intérêt personnel ou politique il ne doit manipuler les faits. Car il encourrait le désaveu public si l’on venait à le confondre. »

C’est vrai que les mensonges politiques et les manipulations des esprits sont insupportables. C’est vrai qu’on ne veut plus d’un chef loquace, verbeux. Mais nous ne voulons pas non plus d’un chef opaque, cachotier, secret, qui ne communique pas et qui passe par ses commensaux ou ses conseillers auliques pour distiller ses paroles, qui s’enferme dans sa tour d’ivoire. C’est un chef imbécile, ça !

Nous sommes au 21ème siècle et le monde est depuis un village planétaire avec l’avènement d’internet. Nous voulons en Guinée un chef qui communique bien, imbu des vertus républicaines, qui va sortir les Guinéens et la Guinée de cette merde où ils se trouvent.  

D’ailleurs le plus grand enseignement des résultats de ces élections locales c’est surtout la mobilisation de tous ces Guinéens qui, en votant dans ce pourcentage, laissent entrevoir qu’ils ne cautionneront pas une manipulation de la constitution de la part de Gobykhamé pour garder le trône pour lui. La constitution dans sa forme actuelle doit rester intangible pour asseoir la paix sociale, le développement, et la démocratisation de la société. Les Guinéens dans leur majorité aspirent au changement radical, à la rupture avec les méthodes politiques du PDG et du RPG, à la démocratie, au développement, à la justice, à la fin de l’impunité, à la liberté de pensée et au plaisir de critiquer.

Pour une fois Ouzin Zinzin Kaba dit quelque chose de remarquable : il faut soutenir Goby Condé dans son âge canonique à bien terminer son mandat mais non à rempiler encore pour un troisième mandat de bombance présidentielle. Et ces élections locales que nous venons de vivre dans la violence traduisent cette volonté inébranlable des Guinéens d’en finir en 2020 avec le régime politique de Goby Condé. Les Guinéens sont fa…ti…gués.

Benn Pepito