conakryÀ l’initiative de l’Unesco, cet événement est une première pour une ville d’Afrique francophone. Une belle occasion pour développer des lieux de lecture dans un pays où la moitié de la population est analphabète.

À compter du dimanche 23 avril et pour une durée d’un an, la ville guinéenne de Conakry est la nouvelle capitale mondiale du livre. Un titre décerné, chaque année, par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) à une ville qui « s’engage à promouvoir les livres et la lecture et à mettre en œuvre un programme d’activités pour une période d’un an. ». Conakry est la dix-septième ville, et la troisième du continent africain après Alexandrie (Égypte) et Port Harcourt (Nigeria), à accueillir ce grand rendez-vous culturel.

Promouvoir la lecture en Guinée-Conakry

À travers cette désignation, l’Unesco encourage les initiatives publiques entreprises par les autorités guinéennes pour l’alphabétisation de la population, en particulier des jeunes. D’après les chiffres officiels, la moitié des Guinéens est analphabète. Et l’autre moitié lit peu en dehors des œuvres obligatoires à l’école.

Les autorités guinéennes envisagent à terme de construire des médiathèques, des bibliothèques pour doter chaque quartier d’un espace de lecture. Ce projet évalué à 7 millions d’euros vise à promouvoir la culture de la lecture par l’adoption d’une politique nationale du livre.

Cette initiative a séduit le comité international d’experts de l’Unesco : « Le fort investissement de la République de Guinée dans la promotion des livres et de l’alphabétisation témoigne d’une vision claire de la culture et de l’éducation en tant que moteurs du développement, et l’Unesco est déterminée à soutenir ces efforts. »

Redevenir une locomotive

Au cours des douze prochains mois, les auteurs, spécialistes et professionnels du livre du monde seront à l’honneur dans la capitale guinéenne, l’occasion pour les écrivains nationaux de faire connaître leurs travaux. Longtemps isolée de la scène internationale, la Guinée aspire à redevenir une locomotive de la littérature africaine francophone à l’instar du Sénégal, selon Sansy Kaba Diakité, directeur de la maison d’édition l’Harmattan Guinée.

Par le passé, des écrivains guinéens comme Camara Laye, auteur de L’Enfant noir, prix Charles Veillon, Thierno Monénembo, prix Renaudot 2008, ou encore Djibril Tamsir Niane, un des plus grands spécialistes de l’empire mandingue (XIIIe siècle), ont contribué à l’essor de la littérature africaine au niveau international.

Le 23 avril, une date symbolique

La date du 23 avril correspond à la journée mondiale du livre et du droit d’auteur célébrée en hommage à deux grands écrivains de XVIIe siècle décédés un 23 avril : le Britannique William Shakespeare et l’Espagnol Miguel de Cervantès.

Source http://www.la-croix.com