alpha_conde_lunetteLa seconde session du « Colloque contre le projet Manden Djallon de Condé Alpha en moyenne Guinée et pour l’unification de la Guinée » s’est tenue le samedi 16 mai 2015 à l’Ageca dans le 11ème arrondissement de Paris. Elle s’est achevée par la mise sur pied du Mouvement citoyen contre une guerre ethnique en Guinée (MCGEG).

Nous livrons dans le présent document une synthèse qui met en relief les 10 points saillants des travaux de la 1ère session de ce colloque qui s’est déroulée le 5 avril 2015 à Paris.

  1. 1.Les leçons du génocide des Tutsis au Rwanda en:

Le 6 avril 1994, un missile dont l’origine n’a jamais été élucidée abat l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana. Aussitôt commence le génocide des Tutsis. En trois mois, 800 000 Tutsis et Hutus dits modérés sont massacrés par les extrémistes hutus appuyés par les FAR, les Forces armées rwandaises, et par la milice armée du pouvoir de Habyarimana appelée Interahamwé.

Si le génocide a connu une telle ampleur et s’est déroulé aussi rapidement, c’est parce qu’il a été soigneusement préparé depuis plusieurs années, notamment par la mise en place des médias de la haine, le journal Kangura et la Radio des mille collines, ainsi que par le déploiement sur tout le territoire rwandais de la milice armée Interahamwé et la chasse aux Tutsis dans la fonction publique rwandaise.

C’est exactement ce que Condé Alpha est en train de faire en Guinée : politique ethnocentriste et de chasse des cadres peuls dans la fonction publique ; déploiement sur tout le territoire guinéen de la milice armée donzo du RPG, le parti au pouvoir. Ces forces pré-positionnées n’attendent plus qu’un signal pour déclencher le génocide des Peuls.

  1. 2.Le scénario du génocide des Peuls mis au point par Condé:

Le génocide est planifié. La milice donzo a été déployée dans tout le pays. Ce n’est pas seulement Condé Alpha qui est derrière ce projet diabolique. Le génocide des Peuls est nécessaire dans l’esprit des extrémistes malinkés. Ceux-ci ont réussi à orienter le discours de la haine sur Condé Alpha, qui est vieux, sans attache familiale avec la Guinée profonde et d’origine burkinabè.

Condé Alpha va se livrer encore à des fraudes massives à l’élection présidentielle de 2015, si elle a lieu. Le chef de file de l’opposition, qui est peul, ne va pas manquer de les dénoncer. Cette contestation sera le déclencheur du massacre des Peuls sur toute l’étendue du territoire national. Une fois que leur sale besogne aura été accomplie, les génocidaires malinkés vont destituer Condé Alpha et lui faire porter la responsabilité du génocide. Ils auront atteint leur double objectif : éliminer définitivement les Peuls de la Guinée et pérenniser leur hégémonie et leur pouvoir sur le pays.

  1. 3.La classe politique a abdiqué devant Condé:

Il ne faut pas compter sur les partis politiques de l’opposition, ont martelé plusieurs participants au colloque. Le leadership de cette opposition est faible. Il manque de fermeté, de principe, de vision et de stratégie. Il a toujours reculé devant la détermination de Condé Alpha.

Pendant la Transition et entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2010, des membres de la société civile ont élaboré une stratégie visant à impliquer l’Union européenne et les autres ambassades occidentales pour demander aux Nations unies d’organiser les élections. Il a même été envisagé de constituer une force internationale pour superviser le processus électoral. Par manque de vision et par manque de volonté, le leader du principal parti politique a laissé échapper cette occasion unique de faire des élections libres, transparentes et équitables en Guinée.

Il faut rappeler aussi que le principal parti politique, dont 157 militants ont été massacrés et plusieurs centaines de militantes violées en public le 28 septembre 2009, a refusé d’engager le procès des responsables de ces violences barbares pour ne pas handicaper le parti lors des législatives de 2013.

Pour pallier le manque de leadership, les Peuls devraient faire revivre l’ancienne devise du Fouta Djallon, à savoir que le Peul n’a peur que d’une seule chose, non pas de la mort, mais de l’humiliation. Ce sens élevé de l’honneur et de la dignité, nous l’avons aujourd’hui perdu. Il faut le faire revivre.

Les leaders de l’opposition sont certes incapables. Mais ils sont écoutés. Nous devons faire avec.

Rappelons-nous qu’en 1956-1957, lorsque Sékou Touré a poussé des milices et des loubards recrutés contre les Peuls et les familles nobles et démocrates de la Basse Guinée à Conakry, les Peuls, malgré leur faiblesse numérique à l’époque, se sont dressés, se sont battus avec l’énergie du désespoir et ont sauvé l’honneur. Les colons français ont dû s’interposer pour faire cesser les violences. Les Peuls peuvent dépasser leur faiblesse collective actuelle, s’ils le veulent.

  1. 4.La politique ethnocentriste de Condé:

Condé Alpha se livre à une chasse effrénée des cadres peuls dans la fonction publique et les entreprises d’Etat.

Prenons deux exemples pour illustrer cette politique machiavélique. Dans l’entreprise EDG, Electricité de Guinée, sur 47 hauts cadres, 40 sont malinkés. Près de 1 600 salariés, principalement des Peuls, ont été mis d’office à la retraite anticipée, par décret présidentiel.

Dans l’Armée, 4 000 militaires ont également été dégagés par décret présidentiel. Parmi eux, il y a une majorité de Peuls, quelques Soussous et Forestiers et des Malinkés qui ne font pas le jeu du pouvoir RPG.

Des cadres sont nommés par Condé Alpha avec pour mission le nettoyage ethnique visant les Peuls. Les décrets qui licencient ceux-ci ne sont pas publiés pour ne pas dévoiler leur caractère ethnocentriste.

  1. 5.Le déploiement des Donzos, milice armée du RPG, sur toute l’étendue du territoire:

Les Donzos sont normalement des féticheurs et des chasseurs traditionnels. De nos jours, ils ont totalement changé de nature. Ils sont constitués désormais de jeunes ayant reçu une formation militaire et sont utilisés par les hommes politiques mandingues pour conquérir le pouvoir par la force en Afrique de l’Ouest (exemple : la Côte d’Ivoire). En Guinée, ce sont d’anciens rebelles du RPG lors de l’invasion de la Guinée organisée par Condé Alpha durant la période 2000-2002 et de nouvelles recrues formées en Angola et dans les casernes militaires guinéennes.

Condé Alpha a déployé cette milice armée, comparable aux Interahamwés rwandais, de la Haute Guinée aux trois autres régions naturelles de la Guinée. En Moyenne Guinée, il leur a donné le nom de « gardes forestiers », alors qu’ils n’ont rien à voir avec les questions d’environnement. En Guinée Forestière, des centaines de Donzos ont déjà fait plus de 1 000 morts dans des affrontements entre les populations autochtones Kissis, Tomas et Guerzés) et, soi-disant, les Malinkés, qui sont en réalité des Donzos, dans le but d’intimider les Forestiers et les embrigader dans les rangs du RPG. Ces Donzos sont ce qu’on appelle en langage militaire des forces pré-positionnées.

A la fin du mois de mars 2015, 7 000 Donzos, dont un millier officiellement, ont été déployés dans toutes les préfectures de la Basse Guinée, soi-disant pour participer à la lutte contre l’épidémie d’Ebola, en réalité pour massacrer les Peuls et piller leurs biens lorsque Condé Alpha déclenchera le génocide.

Fait significatif, pour la première fois, des militaires sont stationnés à Timbo, l’ancienne capitale du Fouta Djallon.

Dans la cadre de sa politique de discrimination à l’encontre des Peuls, Condé Alpha a créé ce qu’il appelle le Manden Djallon en Moyenne Guinée et mis sur pied l’Union des roundés dont l’objectif est de chasser les Peuls de cette région.

Depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2010, les forces de sécurité lancées par Condé Alpha contre les manifestations publiques et pacifiques ont fait 63 morts par balles et des milliers de blessés, notamment dans les quartiers peuls.

  1. 6.La mobilisation de fonds:

Pour faire face au projet diabolique de Condé Alpha de génocide des Peuls, il faut mobiliser massivement des moyens financiers. Les Peuls auront tort de rester les bras croisés devant la machiné Condé. Qu’est-ce que la communauté internationale a fait pour que les crimes du 28 septembre 2009 soient sanctionnés ? On a désormais le droit, voire l’obligation, de nous organiser pour nous défendre en Guinée.

  1. 7.Décomplexer les:

Les Peuls doivent affirmer haut et fort que, non seulement, ils subissent la discrimination ethnique, mais aussi qu’ils sont ciblés par un projet de génocide. Ce n’est pas une lamentation, mais une dénonciation.

Les Peuls sont frappés d’un complexe terrible : ils ont peur d’apparaître comme n’étant pas des patriotes. C’est pourquoi, ils disent toujours en public qu’il n’y a pas de problème, que tout va bien, que c’est la politique qui divise. En privé, chacun reconnaît qu’il y a une lourde menace qui pèse sur eux.

Si nous acceptons de nous décomplexer, si nous montons au créneau, si nous tapons du poing sur la table, les intellectuels et cadres malinkés nous rejoindront, de même que ceux de la Basse Guinée et de la Guinée Forestière. Et la communauté internationale nous écoutera.

  1. 8.Sensibiliser la communauté:

Il ne faut pas ignorer la géopolitique ni l’international. Condé Alpha, lui, a su tisser un réseau international : Bernard Kouchner et la Françafrique ; la Francophonie, hier avec Abdou Diouf, aujourd’hui avec l’actuelle secrétaire générale haïtienne, Michaëlle Jean ; l’ancien premier ministre britannique Tony Blair et le milliardaire américain George Soros.

Si nous nous battons pour défendre les valeurs démocratiques, nous pouvons obtenir le soutien international. Prenons l’exemple du Nord Nigeria. Lors de l’élection présidentielle de 2011, le Nord s’est soulevé pour protester contre les fraudes. Il y a eu plus de 1 000 morts. Cette année, par peur de ces fraudes et de leurs conséquences désastreuses, la communauté internationale s’est fortement impliquée. Elle a même aidé à instaurer les cartes électorales biométriques. Dès le lendemain de l’élection, les Etats-Unis et la Grande Bretagne ont exprimé leurs craintes de fraudes, ce qui a considérablement limité celles-ci.

De même, en Guinée, battons-nous auprès de la communauté internationale. Ici, en France, harcelons le Quai d’Orsay, l’Elysée et la Francophonie. En Allemagne, allons au Bundestag ; à Bruxelles, marchons vers le siège de l’Union européenne ; aux Etats-Unis, montrons-nous devant le Congrès.

  1. 9.Si Condé Alpha attaque les Peuls, la Guinée disparaîtra en tant que:

Nous devons faire comprendre aux cadres malinkés que si jamais Condé Alpha déclenche le génocide en Guinée, les Peuls sont en mesure de se défendre et qu’en fin de compte, ce sont eux qui seront les perdants, pour la simple raison que les Peuls vont opter pour la séparation. Au Mali, les Bambaras ne vont pas accepter les Malinkés de peur de voir ceux-ci devenir prédominants dans leur pays. Les Forestiers vont demander leur émancipation à l’égard des Malinkés. Le Fouta Djallon va s’unir avec la Basse Guinée (cette union est naturelle et a déjà existé avant l’époque coloniale). Les Malinkés n’auront plus accès à la mer. Ce sera la fin de la Guinée actuelle.

Nous devons refuser l’isolement dans lequel Condé Alpha veut nous enfermer. Il faut sensibiliser les Soussous sur le projet sournois de Condé Alpha de les chasser de Kaloum, de Koloma et de Lambanyi pour y implanter, par un programme soi-disant de rénovation urbaine, une population majoritairement malinké.

De même, il faut établir des passerelles entre la Moyenne Guinée et la Guinée Forestière.

Il faut faire comprendre aux Malinkés qu’ils ont intérêt à tendre la main aux Peuls pour empêcher Condé Alpha de nous conduire à la guerre ethnique à travers un conflit Peuls-Malinkés.

Pourquoi les Peuls continuent-ils de se battre tous les jours, perdent des centaines de vies humaines, voient leurs biens saccagés et pillés pour que d’autres arrivent au pouvoir pour les opprimer toujours plus ?

  1. 10. Apaiser les tensions suscitées au Fouta Djallon par Condé:

Condé Alpha ne recherche pas le pouvoir pour seulement 5 ans ou 10 ans ; son staff malinké a pour objectif l’hégémonie des extrémistes malinkés pour toujours. Pour cela, il lui faut sans relâche diviser le Fouta Djallon et la Basse Guinée. Pour contrer cette tentative de division, nous devons nous battre pour maintenir l’unité du Fouta Djallon. Le Fouta Djallon est un melting pot. Celui-ci résulte d’un long métissage et d’un lointain cousinage entre Peuls, Djallonkés, Soninkés et Diakankés qui forment une communauté une et indivisible que nous ne permettrons à personne de diviser.

Les anciens chefs de canton ont largement favorisé ce métissage très poussé, qui se poursuit encore de nos jours en s’accélérant. Les mariages entre les citoyens des roundés et ceux des missidés sont de plus en plus nombreux.

Le Mouvement Citoyen contre une Guerre Ethnique en Guinée (MCGEG)