Godefroid_NiyombareSituation confuse au Burundi où la destitution du président Nkurunziza par son ancien chef d'Etat-Major, le général Godefroid Niyombare a été démentie.

LES FAITS. Profitant de l'absence de Pierre Nkurunziza du pays, son ex-général Godefroid Niyombare tente de le renverser du pouvoir. Le président burundais participait le 13 mai à Dar es Salaam, en Tanzanie, à un sommet des chefs d'Etat de la Communauté est-africaine (EAC: Burundi, Kenya, Ouganda, Rwanda, Tanzanie) consacré justement à la crise burundaise.

Le général putschiste

La tentative de coup d'Etat est menée par le général Godefroid Niyombare, un compagnon d'armes du chef de l'Etat au sein de l'ex-rébellion hutu, le Cndd-FDD, devenu le parti au pouvoir depuis la fin de la longue guerre civile (1993-2006). Considéré comme un homme de dialogue, il incarne le respect dans son pays. Après la guerre, il était devenu chef d'état-major adjoint, puis chef d'état-major de l'armée burundaise. Nommé en décembre 2014 à la tête du Service national de renseignements (SNR), il avait été limogé moins de trois mois plus tard.

Les révendications

Le général Godefroid Niyombare a été démis en février dernier de la tête des services secrets burundais (SNR), en même temps que deux autres de ses collaborateurs. Selon un haut cadre du parti au pouvoir, le président Nkurunziza a décidé de "limoger ces trois généraux pour une correspondance qu'ils lui ont adressée le 16 février en lui demandant de renoncer à briguer un troisième mandat", a-t-il expliqué à l'AFP. Sur les antennes d'une radio privée locale, il a annoncé sa volonté d'une "reprise du processus électoral", au coeur de la crise auquel est confronté le Burundi. "Il est institué un comité pour le rétablissement de la concorde nationale, temporaire et ayant pour mission entres autres le rétablissement de l'unité nationale" et "la reprise du processus électoral dans un climat serein et équitable".

Le président dans l'avion

Selon la présidence tanzanienne, le président Nkurunziza a quitté en fin d'après-midi mercredi Dar es Salaam pour Bujumbura. Mais le chef des putschistes, le général Godefroid Niyombare, a ordonné la fermeture des frontières et de l'aéroport. Il a notamment demandé "à tous les citoyens et aux forces de l'ordre de descendre à l'aéroport pour le sécuriser". La principale route menant à l'aéroport à quelques kilomètres au nord de la ville était néanmoins bloquée par des policiers, très nerveux.

Un pays, deux pouvoirs

Selon la présidence burundaise, le coup d'Etat, a été "déjoué". Mais il était impossible de savoir dans l'immédiat qui contrôlait le pays. "Il y a des tractations entre les deux camps pour trouver une solution qui préserve les intérêts nationaux", a déclaré un officier supérieur à l'AFP, ajoutant que les deux parties étaient "d'accord pour ne pas verser le sang des Burundais".

www.lepoint.fr