victime_manifUn partisan de l'opposition guinéenne a été tué jeudi à coups de matraque et quatre autres blessés par les forces de l'ordre qui tentaient d'empêcher une manifestation à Labé, fief de l'opposition dans le centre-nord du pays, ont affirmé une source hospitalière et des témoins.

 

La victime a été battue à coups de matraque par les forces de l'ordre, a déclaré à l'AFP cette source hospitalière sous le couvert de l'anonymat.

 

Elle a été identifiée par un journaliste local comme Boubacar Sadio Diallo, âgé d'une vingtaine d'années.

 

Le corps a été conduit à la morgue de l'hôpital régional par les manifestants aux cris de Allahou akbar (Dieu est le plus grand) et Mort aux dictateurs, selon des témoins.

 

Le climat était très tendu entre manifestants et forces de l'ordre en début d'après-midi dans la ville, fief du chef de file de l'opposition, l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, où le marché central et les écoles étaient fermés, ainsi que des stations-service.

 

A Kindia, à 130 km à l'est de Conakry, des heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont fait deux blessés, un gendarme et un manifestant, selon des journalistes sur place.

 

Le vice-président de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UDFG), principal parti d'opposition dirigé par M. Diallo, Fodé Oussou Fofana, a fait état de plusieurs dizaines d'arrestations dans les rangs de l'opposition à Kindia, une information confirmée de source sécuritaire.

 

Par ailleurs, à Conakry, les forces de l'ordre ont barré au moyen de véhicules l'accès aux domiciles de deux dirigeants de l'opposition, les anciens Premiers ministres Diallo et Sidya Touré, a-t-on appris auprès des intéressés.

 

J'ai appris qu'ils (les policiers) ont barricadé toutes les issues, seuls ceux qui veulent rentrer peuvent le faire, mais pour sortir c'est non, a déclaré à l'AFP Cellou Dalein Diallo.

 

Les forces de l'ordre ont érigé des barricades en plaçant plusieurs de leurs véhicules aux entrées et sorties de mon domicile, toutes les ruelles qui mènent chez moi sont barricadées, a affirmé à l'AFP M. Touré.

 

C'est la preuve que nous sommes dans un état de siège ici en Guinée, on bastonne les militants par-ci, on tue les autres par-là, a-t-il ajouté.

 

AFP