alpha_conde_8Suite à la demande de l'Organisation mondiale de la santé, les autorités guinéennes ont décidé de décréter "l'urgence sanitaire nationale" face à l'épidémie d'Ebola. La fièvre hémorragique a déjà fait plus de 1000 morts.

 Conformément à un appel lancé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le président guinéen Alpha Condé a annoncé mercredi 13 août que "l’urgence sanitaire nationale" avait été instaurée dans son pays, en proie à l’épidémie d’Ebola.

 

Cette décision s’accompagne de plusieurs mesures pour tenter d’enrayer la propagation de cette fièvre hémorragique : "cordon sanitaire tenu par les agents de santé et les services de sécurité et de défense à tous les postes frontaliers d’entrée" en Guinée, restrictions de mouvements et de renforcement du contrôle sanitaire à différents points de passage, interdiction de transférer des corps "d’une localité à une autre jusqu’à la fin de l’épidémie", prélèvement et hospitalisation systématique "pour tous les cas suspects » jusqu’au résultat des analyses".

 

Alors que l’épidémie a causé la mort de 1069 personnes sur 1975 cas essentiellement en Guinée, en Sierra Leone, au Liberia et au Nigeria, l’OMS avait déclaré le 8 août dernier qu’elle "était une urgence de santé publique de portée mondiale". L'organisation mondiale de santé avait donc demandé aux dirigeants des pays concernés de "décréter un état d’urgence".

 

Du côté de la communauté internationale, l’inquiétude est grande. Les monarchies du Golfe se sont réunies mercredi pour discuter des moyens de se prémunir contre le virus à l’approche du pèlerinage annuel de la Mecque en Arabie saoudite, en octobre. L’Allemagne a pour sa part appelé ses citoyens, excepté le personnel médical, à quitter la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia.

 

Des sérums expérimentaux

 

Pour tenter de lutter contre l’épidémie, le gouvernement de la Sierra Leone va demander le "Zmapp", un sérum expérimental développé par un laboratoire privé américain. Celui-ci a donné des résultats positifs sur deux Américains contaminés au Liberia, mais il n’a toutefois pas permis de sauver un prêtre espagnol, décédé cette semaine.

 

Le Canada a par ailleurs annoncé qu’il allait fournir à l’OMS entre 800 et 1000 doses d’un vaccin expérimental appelé VSV-EBOV. Ce traitement n’a pas encore été testé sur des humains, mais les premiers tests sur des animaux ont été concluants. Face à l’ampleur de la propagation de la fièvre hémorragique, un comité d’experts réuni par l’OMS a estimé mardi "qu’il était éthique d’offrir des traitements non homologués dont l’efficacité n’est pas encore connue ainsi que les effets secondaires, comme traitement potentiel ou à titre préventif".

 

AFP