justice1La semaine dernière a été marquée par la publication de l’audit commandité par le ministère de l’économie et des finances dans le cadre de l’amélioration de la gouvernance économique et financière.

Après la publication dudit audit, le constat a été alarmant et accablant. Plus de 12 mille milliards se sont volatilisés sous la barbe et le nez de tout le monde, notamment dans l’octroi des marchés publics. Explicitement et sur la base de l’échantillon des marchés audités, 13% ont été trouvé conformes, 63% non conformes et 24% desdits marchés n’ont pas pu être audités par manque de documents de référence.

Face à l’ampleur de la malversation, les avis des activistes de la lutte contre la corruption ne se sont pas faits attendre. Ils se sont tous interrogés sur la manière de lutter contre cette pratique qui est devenue monnaie courante, alors que le projet de loi anti-corruption sommeille encore dans le tiroir du conseil des ministres ; privant ainsi la Guinée d’une loi pour sanctionner de tels actes.

Dans la foulée des interventions, Sékou Mohamed Sylla, secrétaire exécutif de l’agence nationale de lutte contre la corruption trouve qu’une telle information n’est pas du genre à faciliter la promotion de la bonne gouvernance escomptée et est de nature à plonger le pays dans l’extrême pauvreté.

Poursuivant, l’activiste trouve que les autorités doivent impérativement prendre des dispositions conséquentes pour non seulement corriger les erreurs mais aussi éviter qu’une opération d’une telle envergure se répète.

«C’est une belle initiative du ministère de l’économie et des finances, mais faut-il que les auteurs soient sanctionnés et mis en demeure de rembourser si les infractions sont réellement établies, afin de dissuader d’autres éléments à commettre le même délit », a-t-il martelé de passage avant de déplorer le manque de textes de loi en Guinée pour punir les auteurs de toute malversation de deniers publics.

Aux dires de Sékou Mohamed Sylla, la corruption décourage le potentiel d’investisseurs, d’où la nécessité d’adopter et de promulguer la loi anti-corruption qui, selon lui, se trouve au niveau du conseil des ministres depuis le mois de mai dernier.

« On pensait que la loi anti-corruption allait faire partie des dossiers engagés lors de la session des lois extraordinaire du mois de juin dernier, mais malheureusement cela n’a pas été le cas », déplore-t-il.

Il fait savoir par la suite que ce vide juridique constitue un frein pour le travail des acteurs de la lutte contre la corruption. Tout en espérant par ailleurs, que cette action engagée par le département de l’économie et des finances va être le point de départ de la fin de l’impunité en Guinée.

Aïcha Camara pour www.guinee58.com