gandhiAu Ghana, des universitaires ont récemment lancé une pétition réclamant le retrait d’une statue du Mahatma Gandhi, offerte à leur établissement par l’Inde en juin dernier. La raison ? Ils accusent le chantre de la non-violence d’avoir été raciste.

Gandhi était-il raciste ? C’est en tout cas ce qu’affirment des professeurs ghanéens à l’origine d’une pétition réclamant le retrait de leur université d’une statue du chantre de la désobéissance civile de masse et de la non-violence. Un cadeau offert à l'établissement par le président indien lors d’un voyage à Accra, la capitale du Ghana, en juin dernier.

Les universitaires reprochent au Mahatma, citations extraites d’un livre paru l'an dernier à l’appui, d’avoir tenu des propos ambigus du temps où il vivait en Afrique du Sud. Selon l’ouvrage en question, Gandhi considérait les Indiens comme "infiniment supérieurs" aux "kaffirs" - un terme péjoratif utilisé pour nommer les Africains noirs -, qu’il qualifiait alors de "sauvages".

Il écrit alors : "Les européens veulent nous ravaler au rang des nègres dont la seule ambition est d’avoir assez de vaches pour s’acheter une femme, et passer leur vie avec, dans l’indolence et la nudité."

Cette polémique en rappelle une autre. En avril 2015, des Sud-Africains qui réclamaient eux aussi le retrait d’une statue de Gandhi située à Johannesburg avaient même fini par vandaliser le monument.

Le petit-fils de Gandhi confirme les accusations

Des accusations confirmées par Rajmohan Gandhi, le petit-fils du citoyen indien le plus célèbre de l’histoire, dans un article publié dans The Indian Express. Selon lui, son grand-père était "indubitablement" plein d’ignorance et de préjugés au sujet des Noirs d’Afrique du Sud.

Mais au-delà de ces reproches, les professeurs soulignent également qu’il aurait été préférable de mettre à l’honneur des héros africains. "C’est la seule statue d’une personnalité historique érigée dans l’enceinte de l’université", regrette ainsi la pétition. "Dans un contexte où notre jeunesse en sait si peu sur l’histoire du continent, de telles statues pourraient servir à stimuler l’apprentissage."

Signée par quelque 1400 personnes, la pétition devrait être bientôt examinée par la direction de l’université. Cette dernière ira-t-elle jusqu’à déboulonner la statue de Gandhi ? Rien n’est moins sûr. Comme le note Slate.fr, le Ghana veut à tout prix éviter un incident diplomatique avec l’Inde, l’un de ses principaux partenaires stratégiques.

Source LCI