commisseriat_1En Guinée, les centres de détention, notamment les commissariats sont assimilables à des dépotoirs où on déverse les ordures de la vie (délinquants). A la faveur de la délocalisation de la fête de l’indépendance à l’intérieur du pays, certains d’entre eux ont bénéficié d’un coup de pinceau, mais nombreux sont toujours dans un état de délabrement poussé. C’est le cas du commissariat spécial de Dixinn terrasse dont l’état piteux n’échappe pas à tous visiteurs.

L’ambiance dans ce site policier est morbide. Situé entre les restaurants et autres lieux de négoce de la terrasse du stade du 28 septembre, le local a une mauvaise mine. Les puanteurs des cellules désagrégées, impropres et aux conditions d’hygiène approximatives, ajoutées au délabrement, à la saleté des murs qui s’écaillent et la promiscuité indigeste avec le voisinage, montrent que l’on est dans un cadre où, il ne fait pas bon vivre.

Méprisant et parfois indifférents à l’égard des nouveaux « visiteurs » du site qui le nez bouché, s’attèlent à chasser les mouches en errance, les policiers déjà habitués au parfum qui infeste les lieux, ne se gênent pas à faire visiter le local à un groupe de journalistes. Après une visite brève mais qui n’a rien perdu de vue, le diagnostique est sans précédant. Rien de convivial, tout est crasse et ténèbres.

commisseriat_2«Vous-mêmes témoignez de nos conditions de travail », a dit l’un d’eux en guidant le groupe vers les autres salles du commissariat. Entre autres cellules visitées, une petite piaule avec un plafond qui tend à se dérober de la toiture, sert de vestiaire à l’équipe nationale de la police. Le bureau du commissaire adjoint, la salle de la garde à vue et autres bureaux, sont tous piteux et délabrés.

Même réalité ou pire dans nombre de commissariats de la capitale. On aurait même dit que l’insalubrité, la vétusté des locaux, les puanteurs des cellules et l’indigence en matière d’équipement, sont le lot quotidien dans les commissariats de la ville de Conakry. Côté sanitaire, les toilettes sont presqu’inexistantes, quand bien même elles existent, les canalisations et les fosses ne sont pas vidangées. Chaque commissariat de Conakry a son petit coin de mur où les gens se mettent à l’aise au besoin.

Les murs sont généralement laids, vieillis ; dégageant une odeur qui vous accueille à distance pour vous faire comprendre au cas où, l’oubli vous prenait, que le commissariat de police est sous vos pieds. Les toiles d’araignées remplacent les rideaux et couvrent les plafonds faits de matériaux provisoires (sac de riz recyclé) par endroit. La poussière qui s’élève des tables et chaises, montre que la propreté en ces lieux a pris des vacances qui durent depuis des lustres. Ce cadre de vie, les policiers le côtoient avec tous les risques de santé que cela comporte en attendant un regard du gouvernement.

Si à l’intérieur du pays, certains commissariats ont été refaits à l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance, à Conakry, c’est seulement ceux des communes de Matam, Ratoma et Matoto ont été renouvelés grâce à un projet de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique dans le cadre de la lutte contre la délinquance. Ce qui laisse comprendre que le bout du tunnel est encore loin pour ceux de Kaloum et Dixinn, surtout que la police a été le parent pauvre de la réforme du secteur de sécurité et de défense engagée dans le pays.

Aïcha Camara pour www.guinee58.com