bah_ouryHey ko aan Mbaring ! Ne te fais pas trop d’illusion sur le revirement spectaculaire de certains de nos politicards sur la scène politique. Ils sont aveuglés par leur ambition personnelle, leur obsession morbide à tenir le haut du pavé dans l’espace public, leur boulimie d’approcher le trône et de vivre les délices que procure le pouvoir.

« En politique, vous pensez ce que vous dites aujourd’hui, et puis demain est un autre jour. » C’est ça ! Wallahi, Shane Stevens à raison et nous dessille les yeux.

Glosons alors sans ambages sur les fricotages politiques de Bah Guérémassoy qui, exclu de l’UFDG le 4 février dernier, n’a pas eu froid aux yeux pour inaugurer à son nom, le samedi 27 août 2016, des soi-disant « nouveaux bureaux UFDG à Nongo » à Cona-cris, la capitale poubelle du continent. On dirait que Bah Guérémassoy a le diable au corps. Tellement il pose des actes politiques incongrus. Tellement sa conduite politique est déréglée depuis son retour de l’exil dans Cona-crimes. Tellement ceux qui l’applaudissaient hier pour son engagement pour l’unité et la réussite politiques de l’UFDG sur la scène nationale et internationale demeurent stupéfaits face à sa conduite indue : semer le petchi dans le parti dont il est l’artisan.

La politique est vraiment bizarroïde : comment un politicard de la carapace de Bah Guérémassoy, qui était alors promis à un avenir politique grandiloquent, se laisse brider par Goby Condé, le primatologue du palais Gokhi Fokhè ? Il faut le noter : la décrépitude politique de Bah Guérémassoy dans la tête de la majorité des militants de l’UFDG c’est moins sa guéguerre politique avec Cellou Dallein Diallo et son exclusion du parti que son fricotage avec Gobykhamé.

Bah Guérémassoy n’arrive pas à avaler la pilule de son exclusion de son parti. Et c’est vrai que c’est difficile à avaler. Alors, il s’agite pour exister. Il détonne sans trop réfléchir sur les actes politiques qu’il pose. Comme un néophyte dans son ouvrage. Eriger de « nouveaux bureaux UFDG » ne va pas dériver pour autant ce fleuve de militants de son cours. Ces « nouveaux bureaux UFDG » n’impliqueront pas de toute façon une dyarchie au sommet du parti. Ça ne porte pas atteinte à l’audience et à la notoriété de Cellou Dalein Diallo. Autrement dit c’est un acte politique pas bien senti de la part de Bah Guérémassoy que d’inaugurer ces « nouveaux bureaux UFDG ». D’ailleurs les journalistes guinéens ne se sont même pas précipités à aller couvrir cette cérémonie d’inauguration pour lui donner au moins un caractère théâtral. Ce n’est pas la meilleure façon de faire valoir ainsi son droit en amenant le bureau politique de l’UFDG à réexaminer son exclusion du parti.

Didon ! L’on sait qu’on n’aime pas du tout les comparaisons en Guinée. Ne vous en déplaise, on ne va pas s’en priver surtout qu’on est en politique.

Ce jour même où Bah Guérémassoy a pris un malin plaisir à inaugurer ses « nouveaux bureaux UFDG » à Nongo-Conteyah, ce même samedi 27 août 2016, le Français Pierre Larrouturou, fondateur du parti Nouvelle Donne (ND) en France, a appris par simple tweet son exclusion du parti.

« Pierre Larrouturou perd ainsi ses qualité de co-président et d’adhérent de Nouvelle Donne. Son appartenance au mouvement n’était plus compatible avec les valeurs et l’éthique de notre charte. Pour Nouvelle Donne faire de la politique autrement n’est pas un slogan. »

N’est-ce pas que c’est plus fort que de jouer au bouchon en apprenant ainsi par simple tweet son exclusion du parti dont on est le fondateur ? Mais en politicard averti, Pierre Larrouturou a choisi la force des idées comme arme pour résoudre le problème. Du tac au tac il a posté lui aussi un tweet en faisant appel du vote sur son exclusion du parti. Il s’en explique d’ailleurs en ces termes :

« J’ai demandé également qu’une médiation soit initiée car je pense qu’il est toujours possible de travailler ensemble. » Il renchérit :

« Faire de la politique autrement, c’est aussi avoir des désaccords et des disputes et, malgré tout, être capable d’agir ensemble. »

Pierre Larrouturou admet avoir commis des erreurs et il espère à ce jour que son parti va revoir cette sanction qui l’exclue du parti et trouver une solution idoine au problème.

A notre humble avis, Bah Guérémassoy aurait mieux fait d’engager une bataille des idées dans le parti que de vouloir déchoir Cellou Dalein Diallo de la présidence du parti. Dans la crise politique de l’UFDG non seulement il s’est survalorisé dans l’estime des militants vis-à-vis de sa personne physique mais aussi il a mordu à l’hameçon que lui a jeté Gobykhamé.

En politique l’ennemi de ton ennemi n’est forcément ton ami. Goby Condé est l’ennemi de Cellou Dalein Diallo que Bah Guérémassoy ne peut pas voir en peinture. Mais cela n’implique pas que Goby Condé porte au tréfonds de son âme Bah Guérémassoy. Le primatologue du palais Gokhi Fokhè est une planche pourrie, une crapule. Il faut le savoir. Pour casser Cellou Dalein Diallo et espérer garder le kibaniyi ad vitam aeternam, Gobykhamé se sert de Bah Guérémassoy qui met sa conscience politique à l’encan. Ce dernier, réputé pour ses philippiques d’antan à l’adresse du régime clanique et dictatorial de Goby, concentre dorénavant toute son énergie pour abattre le chef de l’opposition guinéenne qu’il jalouse.

Les questions démocratiques, de justice, de liberté, d’emplois, d’insécurité, de viols, de violence policière, d’éducation et d’instruction des élèves et étudiants, de détournement de deniers publics, de gestion des poubelles et de la saleté dans Cona-cris ne semblent plus être des questions prioritaires par rapport à son combat contre Cellou. On le voit, on l’entend et on le lit. Et c’est avec beaucoup de délicatesse qu’il porte maintenant un jugement sur la gouvernance dictatoriale de Goby. Il tresse même maintenant des lauriers au régime de celui-ci et chante pouilles à Saïkou Yaya Barry, le doyen de la coordination nationale Haalipular de Guinée qui le désavoue dans sa bataille contre Cellou Dalein Diallo.

Bah Guérémassoy a beaucoup changé et trop vite. Pendant son exil, il parlait beaucoup de Fatou Badiar Diallo qui croupit en prison, à Cona-cris, depuis le 27 juillet 2011, suite à la fameuse affaire baptisée « attaque du domicile du président Alpha Condé. » A ce jour, il s’est complètement détourné du maintien en prison de Fatou Badiar. Sur sa page facebook, il est plus enclin à plastronner qu’à parler du cas de cette dame. Pourtant, il avait promis de la faire libérer dès son retour d’exil. Personne ne peut nier qu’il y a aujourd’hui des atomes crochus entre Goby et lui. Depuis son retour dans Cona-crimes, Bah Guérémassoy agit d’intelligence avec le primatologue du palais Gokhi Fokhè. Néanmoins Fatou Badiar reste en prison.

Pour certains Fatou Badiar a été d’une vacherie dans cette affaire. Qu’à cela ne tienne ! Elle symbolisait un abus du pouvoir du régime en place aux yeux de Bah Guérémassoy. Réconcilié avec Goby, Bah Guérémassoy avait juré de s’impliquer davantage pour la sortir du gnouf. On a cru alors à une grâce de Goby en faveur de la pauvrette. Comme il l’avait longtemps clamé avant son retour d’exil à Cona-cris. Beaucoup de mois sont passés depuis le retour tragique de Bah Guérémassoy à Cona-crimes. Et depuis Fatou Badiar Diallo attend au fond de sa cellule une grâce de la part de Gobykhamé. Vaut mieux pour elle de ne pas trop rêver. Qu’elle purge courageusement sa peine.

C’est vrai qu’en politique il ne faut pas abuser de l’adverbe « jamais ». Mais avec tout ce qui s’est passé en Guinée, avec la virée de Goby Condé à Paris aux lendemains de la présidentielle guinéenne de 2015, avec la mort de Mohamed Koula Diallo le 05 février 2016 à côté du siège de l’UFDG à Cona-crime, avec la volonté on ne peut plus clair de Goby Condé de brider l’opposition guinéenne, il est souhaitable que Cellou Dalein Diallo et Bah Guérémassoy ne se rabibochent pas. Ils ne sont pas faits du même moule. Ils n’ont pas la même appréciation de la vertu politique. Ils ne sont pas faits pour s’entendre. Doncou ! De grâce, ne tentez aucune médiation entre eux pour les réconcilier. C’est mieux pour les deux et pour la Guinée qu’ils ne s’entendent pas et ne partagent pas le même parti politique. Ce n’est pas une fissure qui les sépare et qu’on peut colmater. C’est un gouffre abyssal.

D’autre part les querelles de personnes n’intéressent pas tant les militants de l’UFDG. La question qui urge c’est comment liguer tout le pays contre la dictature de Goby Condé. Unifier le pays dans la bataille contre les abus de pouvoir, la médiocrité de l’enseignement imposé aux élèves et étudiants, la discrimination, le clanisme, l’ethnocentrisme, l’enrichissement illicite, la gabegie, le copinage, la misère et la paupérisation dans le patelin.

 

Benn Pepito