burka_guineeLa justice guinéenne a annoncé jeudi avoir libéré la femme interpellée lundi aux abords du palais présidentiel à Conakry, portant la burqa et avec une pancarte de revendication, estimant qu'elle n'avait commis aucune infraction.

Fanta Sanoh Kourouma avait été interrogée par la police puis présentée au parquet de Kaloum (Conakry) "pour des faits de trouble à l'ordre public", a expliqué à la presse Abdoulaye Israël Kpogomou, substitut du procureur.

Lors de son interpellation, "elle n'avait ni arme à feu, ni arme tranchante, ni explosif" et "n'a opposé aucune résistance", a précisé le magistrat, ajoutant qu'il avait "opté pour le classement sans suite" et sa libération.

Sur sa pancarte, elle clamait: "Des innocents guinéens sont en danger: j'ai un message pour la Guinée".

Elle a expliqué à la police avoir perdu son mari en 2010 lors de violences politiques, et vouloir "attirer l'attention des autorités guinéennes" sur son sort et "les conditions de vie des Guinéens en général".

Cet incident est intervenu dans un contexte de menace terroriste croissante en Afrique de l'Ouest, où plusieurs pays ont été frappés par des attentats jihadistes.

Malgré la recommandation de la Cédéao d'interdire le voile intégral, ni la Guinée ni les pays voisins n'ont pris de mesure en ce sens, comme l'ont déjà fait plusieurs Etats visés par des attentats du groupe nigérian Boko Haram, perpétrés par des femmes.

AFP