cellou_alpha1Le climat politique Guinéen s’envenime, les couleurs de la confrontation s’annoncent et la situation devient inquiétante. Les violentes piques verbales suivies de menaces, d’interdictions de rassemblement et maintenant d’arrestation d’un député prennent le dessus sur la nécessité d’organiser un dialogue franc, objectif et républicain pour prévenir une nouvelle crise politique dans le pays, pendant que la justice Guinéenne s’illustre une nouvelle fois de manière partiale et partisane.

En effet, depuis l’annonce de la reprise des manifestations par l’opposition, les principaux camps politiques sont sur le Qui-Vive, multipliant les attaques et les contre-attaques lors de leurs assemblées hebdomadaires. Le ton et le discours se caractérisant par une virulence aiguë, des accusations d’intimidations, de complots, de coup d’Etat émanant par ci et par là. Dans cette atmosphère volatile, les propos tenus sont scrupuleusement analysés ou interprétés, entrainant des mises en garde, prenant à témoin comme d’habitude “La communauté Internationale” quant aux conséquences qui découleraient de la perturbation de la paix.

Bantama Sow, Malick Sankhon, Hady Barry de la mouvance présidentielle; Ousmane Gaoual Diallo de l’opposition sont les nouveaux acteurs de cet autre épisode de la tragi-comédie Guinéenne qu’observe avec un total désintéressement une société civile amorphe et inactive dans son rôle de défenseur des maigres acquis démocratiques du pays. Dans la Guinée actuelle, d’un cote, on arrête un Députe sans lever son immunité parlementaire, au motif que l’accusé a tenu des propos menaçants à l’endroit de certains de ses adversaires politiques, sans que le président de son institution (Le Parlement) ne fasse la moindre réaction! De l’autre côté, on laisse libre un Colonel de l’armée qui a semé la terreur dans une préfecture du pays, saccageant avec ses soldats, magasins et boutiques, tirant sur des personnes non armées, défiant la hiérarchie administrative et militaire de la région, sans que le chef d’Etat-major des armées ne fasse la moindre réaction! Ce qui nous emmène à déduire que la Justice Guinéenne avec toutes les promesses de réformes faites par le régime du Président Alpha Condé est une justice aux ordres et non indépendante. Les hautes fonctions étatiques qu’exercent encore, sans aucune inquiétude des personnes inculpées dans le dossier des massacres du 28 Septembre 2009 est une parfaite illustration du laxisme et de l’injustice qui caractérisent le système judiciaire Guinéen. Dans un Etat de droit, la priorité est donnée à la justice de travailler en toute indépendance et intégrité pour assurer l’égalité des citoyens devant la loi, pour que règnent la paix et la stabilité dans la cite. Sachant que les frustrations et les grognes sociales naissent d’un malaise général des populations vis-à-vis de L’Etat, censé faire respecter et appliquer impartialement la loi. La situation actuelle découle de l’absence de L’Etat et de son refus d’appliquer les accords politiques de 2013 pour parachever le processus électoral avec l’organisation des scrutins locaux pour que se mettent en place toutes les structures décentralisées de l’administration. Le gouvernement sème la confusion et fuit devant ses responsabilités, tandis que l’opposition, s’étant légèrement recomposée n’a aucune stratégie efficace pour faire changer la donne.

Enfin, le cadre du dialogue qui devrait réunir les partis politiques et le gouvernement tarde à se matérialiser tant les uns et les autres restent campés sur leurs positions respectives ne laissant aucune chance à un quelconque compromis. Alors dans cet statu quo, quel est le secret de la bonne entente afin de satisfaire les demandes des deux groupes opposés pour permettre à la Guinée d’être un pays normal dans lequel toutes les institutions fonctionnent de façon indépendante et efficace?

 

IBRAMA MAGASS

USA