ballon_footLa Fédération guinéenne de football (Féguifoot) traverse depuis quelques semaines une crise d'intérêts qui affecte dangereusement le bon fonctionnement du football guinéen à travers l'arrêt des compétitions sportives nationales.

Certains membres dissidents de la fédération accusent le président et quelques responsables de cette institution de mauvaise gestion et de détournement de fonds alloués pour son fonctionnement par l'Etat guinéen et les instances du football africain et mondial, telles que la Confédération africaine de football (CAF) ou la Fédération internationale de football-association (FIFA).

Eu égard à l'ampleur de la crise qui paralyse la pratique de cette discipline sportive en Guinée, onze membres sur les 15 du comité exécutif de la Feguifoot ont, au cours d'une assemblée générale tenue récemment, décidé de suspendre le président de la fédération guinéenne de football Salifou Camara "Super V".

M. Camara est également accusé de violation des statuts et règlements de la fédération guinéenne de football, ainsi que de la prise de décisions unilatérales sans aucune consultation avec les autres collaborateurs directs.

En réaction à cette décision des onze frondeurs, le président de la fédération a pour sa part limogé le secrétaire général Ibrahima Blasco Barry, qu'il accuse d'être à la base de la contestation et de la crise qui mine le monde du football en Guinée.

La commission centrale des arbitres a annoncé son intention de suspendre l'arbitrage de tous les matchs des différentes compétitions nationales, tout en exigeant le rétablissement des membres du comité exclus de la Fédération guinéenne de football.

Interrogé par la radio nationale, le journaliste sportif Oumar Dieng a rappelé que depuis 1958 (date d'indépendance de la Guinée), la fédération n'a jamais connu une crise aussi profonde dans son fonctionnement quotidien.

"C'est un clivage sans précédent dans l'histoire du football guinéen", a affirmé M. Dieng, avant d'ajouter que "le pays n'a jamais connu une crise aussi sévère et divisionnaire".

Toutefois, en 2001, la FIFA avait suspendu la Guinée à l'intervention de l'Etat dans le fonctionnement de la Féguifoot, a-t-il rappelé.

Les conséquences de cette crise interne de la Féguifoot se font sentir à plusieurs niveaux, avec l'arrêt immédiat de toutes les compétitions dont le championnat national, suivis du retrait des arbitres dans les matches.

Le comité olympique national, qui supervise la Féguifoot, a créé pour la circonstance un comité de normalisation pour gérer les affaires courantes du football guinéen et essayer de résoudre le différend qui oppose les deux parties, avec l'organisation d'une assemblée générale élective dans un délai de trois mois.

Le ministre guinéen des Sports et de la Culture, Siaka Barry, a déclaré que son ministère prendrait toutes les dispositions nécessaires pour la résolution de cette crise de la Féguifoot.

Selon lui, les responsables de la Féguifoot doivent servir le football guinéen et non défendre leurs intérêts égoïstes et personnels.

Pour ce faire, le ministre a adressé une correspondance à la FIFA et à la CAF pour qu'elles s'impliquent dans le dénouement de la crise et pour ainsi éviter ainsi d'éventuelles sanctions contre la Guinée.

Dimanche prochain, l'équipe nationale junior (le syli junior) doit recevoir son homologue du Liberia pour le match retour des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des Nations junior (CAN junior) au stade de Conakry.

La Guinée avait gagné à Monrovia lors du match aller avec un score de 2 à 0 contre l'équipe libérienne.

Source: Agence de presse Xinhua