bah_oury_2Depuis quelques semaines, on savait que le torchon brûlait entre le premier vice-président de l’UFDG et la direction du bureau politique du parti.

Accusé d’indiscipline, Bah Oury est exclu du parti qu’il a fondé au cours d’une réunion tenue jeudi 4 février par le bureau politique. Dès le lendemain matin, M. Bah a réagi dans une radio locale en dénonçant «une décision unilatérale» pris par son parti. La tension est montée d’un cran encore entre les deux factions de l’UFDG.

«Cette décision unilatérale ne respecte pas les dispositions statutaires et est aussi une violation flagrante des principes démocratiques du congrès de juillet 2015», a dénoncé le désormais ex-numéro 2 de l’UFDG. Il a qualifié de «putsch» son exclusion et proféré des menaces. «Ce qui ont commis cette provocation grave ont ruiné leurs carrières politiques. Vous verrez dans les prochains jours que cette décision sera invalidée», a-t-il menacé.

Ensuite, Mr Bah Oury s’est défendu contre ses détracteurs qui l’ont accusé d’avoir conclu un accord avec le chef de l’Etat, Alpha Condé, pour détruire le principal parti de l’opposition guinéenne.

«Il faut avoir une lecture objective et claire de la situation. Ce qui s’est passé n’est pas de mon souhait. J’ai rencontré le président de la république Alpha Condé à sa demande. La question des détenus politiques est le point principal qui a été à l’ordre du jour. Je pense qu’un parti sérieux avec des dirigeants sérieux devrait saluer une démarche qui permettrait des hommes et des femmes à recouvrer leurs libertés et que des exilés puissent rentrer. Paradoxalement, ça ne plaît pas à tout le monde», renchérit l’ancien exilé politique.

Poursuivant, Mr Bah Oury s’est interrogé où se trouve ses vrais ennemis avant d’en déduire qu’ils se trouvent dans son propre camp et non dans l’autre camp, comme on le lui faisait croire avant, lorsqu’il était en exil dans l’hexagone.

« Et donc je peux me poser la question "est ce que réellement ce ne sont pas eux qui m’avaient déjà condamné et qui souhaitaient ma mort politique ?". Grâce à Dieu, je remercie encore Dieu et je le remercie dix milles fois parce que les choses deviennent claires. Ceux qui m’ont piégé à un moment donné, ceux qui voulait ma mort physique et ma mort politique sont beaucoup plus proches de moi et n’ont pas souhaité mon retour. Cellou Dalein Diallo a signé sa forfaiture et de ce point de vue, c’est lui qui a créé ce problème. C’est lui qui n’a pas été à la hauteur de ce que doit être un président de l’Ufdg. Je mesure la raison pour laquelle, partout où il a été, il a failli à la mission qui lui a été confiée. Il devait envoyer l’Ufdg à la victoire en 2010, 2013 et 2015 mais nous avons récolté malheurs et pleurs. Aujourd’hui, il a fait tomber le masque. De ce point de vue, c’est lui qui veut détruire l’Ufdg», a assené Bah Oury.

Pour conclure, Mr Bah Oury a lancé un appel aux responsables qu’ils soient nouveaux ou anciens à la raison pour que l’Ufdg soit une locomotive à la modernité et aux développements. Il invite aussi les uns et les autres à «se battre en interne, à exprimer leurs idées et à combattre les apprentis dictateurs car nous sommes majoritaires et nous allons gagner».

Après cette sortie médiatique, des affrontements étaient redoutés entre les protagonistes. Mais, rien ne laissait présager un meurtre comme celui du journaliste. Malheureusement, ce qui s’est produit dans l’après-midi lorsque Bah Oury et ses proches se sont rendus au siège du parti.

Aliou Diallo pour www.guinee58.com