moussa_dadis_camara10L’ex-chef de la junte guinéenne, Moussa Dadis Camara, attendu à Conakry ce 25 juin, ne sera enfin pas là, a-t-on appris d’un confrère. En exil au Burkina Faso depuis janvier 2010, il devrait regagner la Guinée pour s’engager dans la bataille électorale de la présidentielle d’octobre prochain. Mais sauf changement de dernière minute, il ne sera pas à Conakry ce 25 juin, comme il l’avait lui-même annoncé récemment sur la BBC et la RFI.

Son retour est reporté sine die, à en croire Ahmed Kourouma, Conseiller de Dadis, récemment investi candidat des FPDD (Forces patriotiques pour la démocratie et le développement) pour la prochaine présidentielle guinéenne.

Les raisons du non-retour de Dadis seraient d’ordre technique. M. Kourouma a dit au confrère : « Je pense que la date a été repoussée pour des questions techniques et pour des questions de respect vis-à-vis de l’Etat guinéen. Donc, je pense que la date va être repoussée ».

De son exil à Ouagadougou il y a près de cinq ans, suite à l’attentat contre sa personne orchestrée par son aide de camp, Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba, Dadis Camara a scellé le 19 juin une « surprenante alliance politique » avec le chef de file de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo. En vue de gagner la bataille contre le régime d’Alpha Condé au cours de la présidentielle guinéenne de 2015. Dadis a annoncé en mai dernier sa candidature à l’élection présidentielle guinéenne du 11 octobre.

Le report sine die de son arrivée ne fera pas plaisir à ses partisans dont les membres de la Coordination des Jeunes de la Guinée-Forestière qui avaient organisé un meeting le 20 juin dans un stade du quartier Lambanyi, banlieue Nord-est de Conakry, pour réclamer son retour.

Bien des Guinéens gardent en mémoire les massacres et les viols du 28 septembre 2009 commis, dans un Stade du même nom à Conakry sous la junte du CNDD dirigé alors par le capitaine Moussa Dadis Camara. La CPI mène actuellement une enquête sur ces crimes que d’aucuns qualifient de crimes contre l’humanité. Plus d’une dizaine d’ex-membres du CNDD ont été inculpés par le Pool des juges guinéens qui enquêtent sur ces massacres qui avaient coûté la vie à 150 personnes, plus une centaine de femmes violées et de nombreux blessés, dont certains handicapés à vie.

 

Frederic Haba pour www.guinee58.com