Il se targue partout d’être le « premier président démocratiquement élu ». Il se revendique « républicain » puisqu’il aurait installé les institutions de la république. Il va jusqu’à dire que ses quatre années de gouvernance ont fait mieux que les autres gouvernances réunies depuis l’indépendance de la Guinée. Il s’auto-complimente sans arrêt et s’auto-flatte comme un niais. Qui est-il? Alpha Condé, bien sûr.
Mais, ce n’est qu’une simple posture démagogique. En tout cas, c’est ce qu’a découvert l’équipe de guinee58 qui a mené une enquête de terrain pour vérifier les propos du président- bonimenteur.
L’enquête est portée sur les trois institutions qui ont fait récemment couler beaucoup d’encre et de salive à savoir la Cour constitutionnelle, l’Institution Nationale des Droits Humains (INDH), la Haute Autorité de la Communication (HAC). Alpha Condé se glorifie d’avoir mis en place ces institutions. Mais, en réalité, il n’a fait qu’installer des structures fantomatiques car il les a privées des moyens financiers et matériels pour leurs bons fonctionnements.
Pas de siège:
Un local et des bureaux sont le minimum pour travailler convenablement. Figurez-vous que ces trois structures précitées n’ont même pas de siège où poser leurs dossiers. Leurs membres trimballent leurs affaires dans les rues de Conakry.
A ce jour, l'INDH n’a toujours pas de siège et ses membres sont confinés au Palais du peuple en attendant des hypothétiques locaux.
Tandis que la Cour Constitutionnelle attend désespérément un bâtiment en construction du côté de la Cour d'Appel pour s'abriter. Elle n'a même pas pris fonction depuis que ses membres ont prêté serment le vendredi 3 avril 2015 au Palais présidentiel devant …Alpha Condé et le Président de l’Assemblée nationale.
Alors que ceux de la HAC occupent, « provisoirement » dit-on, l'ancien siège du CNC où ils sont serrés comme des sardines dans une chaleur étouffante. Ils y sont deux à partager un coin de table comme office de bureau. Mais, cela ne semble pas embarrasser la présidente de la HAC, Martine Condé. Elle est plutôt soucieuse à vouloir museler la presse pour lui interdire de dénoncer les travers du régime d’Alpha Condé.
Pas d'argent :
Pour mieux domestiquer ses membres, Alpha Condé a privé l’essentiel aux trois institutions; un budget de fonctionnement. Jusqu’à ce jour, aucun budget n'est alloué à ces institutions qui devraient en principe être prises en charge au même titre que l'Assemblée nationale.
Des membres de ces institutions, ayant requis l’anonymat, nous ont fait des stupéfiantes révélations. Ils nous ont décrit leur galère au quotidien. Ils tirent le diable par la queue car ils ne perçoivent pas de salaire. N’en pouvant plus, certains parmi eux évoquent ouvertement leurs intentions de démissionner. Ceux de l'INDH envisageraient très sérieusement de jeter l’éponge.
Pire encore, ces institutions doivent attendre l'exercice budgétaire 2016 pour percevoir leur traitement. Alors que selon la loi, leurs membres bénéficient d'un salaire hors-échelle devant être fixé par un décret présidentiel. Or Alpha Condé, qui s’enorgueillit d’avoir mis en place toutes les institutions prévues par la Constitution, se préoccupe de sa propre réélection et déverse des flots d'argent pour des mamaya. Alpha Condé pense tromper qui ?
Si ça ne tient qu’à Alpha, le calvaire de ces institutions n’est pas prêt à s’arrêter. Faut-il rappeler que l’INDH a été créé par décret en février 2015 et la HAC avait élu ses membres en mars 2015. Contrairement à ses dires, Alpha Condé n’a fait que régenter les institutions de la république.
Moucky S. Diallo pour www.guinee58.com