alpha_conde_9Didon ! Tu me pompes l’air avec tes éternelles récriminations chaque fois que je brocarde sur internet les régimes dictatoriaux qui se sont succédé en Guinée jusqu’à l’actuel régime absolutiste de Goby Condé. Merde, j’écris comme je pense ! Je te le répète pour la énième fois. Allez, oust ! J’écris pour ton déplaisir, pour te choquer. Je patoise pour moquer le chauffard de la guimbarde à trois roues et demi du palais Gokhi Fokhè et faire la nique à sa royauté. Un peu à l’image de Fernando Vallejo, « J’écris comme un rio colombien (ou guinéen), comme un furieux, comme un homme qui est en guerre contre le monde parce qu’il n’est pas en paix avec lui-même. J’écris pour inquiéter. » Absolument, la peur doit changer de camp. De 1958 à sa mort, Sékou Touré, le tout premier dictateur de mon pays, a terrorisé, martyrisé les Guinéens, fait massacrer beaucoup d’entre eux.

 

En novembre 2010, Gobykhamé usurpe le trône au deuxième tour de la présidentielle et s’impose en dignitaire au palais Gokhi Fokhè. Goby est l’émule de Sékou Touré dans la gestion dictatoriale du pouvoir. D’ailleurs, Goby a juré ses dieux de poursuivre l’œuvre dantesque de son gourou. Résultat partiel obtenu :

Djakariaou Diallo, 20 ans, première victime du régime barbare de Goby, est tué par balle le 03/04/2011 à Ratoma. Amadou Diouldé Diallo, 18 ans, à Yattaya, Mamadou Yaya Diallo, 31 ans, à Sonfonia, Mamadou Bhoye Barry, 35 ans, à Dar-Es Salam, Mamadou Lamine Bah, 22 ans, à Afia Minière, sont tous liquidés dans Cona-crimes par les forces répressives de Goby.

Du 22/09/2012 au 27/10/2012, les flics liquident Alghassimou Diallo, Mamadou Fodé Bah, Mamadou Djan Bah à Concasseur, Ibrahima Sow à Cosa, Thierno Soufiane Diallo, Ibrahima Diallo, Mamadou Diouldé Barry, Mamadou Tidjane Bah à Matoto, Alpha Amadou Barry à Bombolie.

 

Du 02/03/2013 au 26/05/2013, les nervis de Goby massacrent dans Cona-crimes Abdoulaye Sow, 16 ans, à Koloma, Souleymane Diallo, 18 ans, à Hamdallaye, Bah Amadou Téla, 23 ans, à Hamdallaye, Abdoul Thierno Bah, 18 ans, à Koloma, Albert Fara Touré le 03/03/2013, Mamadou Diawné, 21 ans, à Hamdallaye, Mamadou Aliou Bah, 21 ans, à Cosa, Hasmiou Bah, 24 ans, à Cosa, Amadou Oury Diallo, 24 ans, à Bambéto, Boubacar Diallo, 16 ans, à Hamdallaye, Thierno Bella Sow, 22 ans, à Kissosso, Ousmane Barry, 14 ans, à Bambéto, Mamadou Lamarana Diallo, 21 ans, à Koloma par arme blanche, Amadou Korka Diallo, 22 ans, à Koloma, Mamadou Baïlo Bah, 25 ans, à Cosa, Alpha Ousmane Barry, 23 ans le 23/05/2013, Abdoul Gadir Diallo, 29 ans, à Bambéto, Alpha Ibrahima Diallo, 28 ans le 23/05/2013, Alseny Sow, 16 ans le 23/05/2013, Alhassane Sylla, 15 ans le 23/05/2013, Mamadou Adama Diallo, 13 ans, à Lambadji, Abdoul Bandiougou Barry, 14 ans, à Kipé, Amadou Touppé Diallo, 17 ans, à Dar-Es Salam, Amadou Diouldé Diallo, 29 ans, à Dar-Es Salam, Mamadou Oury Barry, 22 ans, le 25/05/2013, Aladji Salamana Barry , 19 ans, à Bombolie.          

 

Et allez visiter sur internet les images atroces et insoutenables de ces innocentes victimes, près de soixante quatre à ce jour, l’on ne peut que flamber de colère contre la barbarie de Goby qui s’illusionne de s’éterniser au trône par l’intimidation, le massacre de manifestants pacifiques de l’opposition, la ruse, la manipulation. Il reste glacial quand on lui parle de tous ces morts. Plus renversant, Gobykhamé se fait bienvenir dans les familles qu’il a endeuillées et leur vérole les tympans qu’il n’est pas raciste et qu’il aime les peuls. C’est sa tragique façon à lui de démontrer ses mamours aux familles peules qu’il frappe de mort, qu’il persécute, qu’il intimide, qu’il couvre d’humiliation et de honte, qu’il inquiète. Foin ! L’inquiétude doit changer de camp. Et c’est l’objet principal de mes écrits et des écrits de l’autre. On écrit pour dénoncer les abus de pouvoir, les piétinements des droits de l’homme, les violences policières contre les manifestants pacifiques dans les rues de Cona-cris.

 

Le pouvoir de Goby est la pourriture. Et comment tue-t-on la pourriture ? « On ne tue la pourriture que par la pourriture », dixit Musset. C’est vous dire qu’il faut arrêter de chouiner à longueur de temps quand l’on emploie la pourriture pour faire front à la pourriture et à la vulgarité de Gobykhamé. Quand Goby cochonne le tissu social comme il vient de le faire au stade de Kankan, le samedi 9 mai dernier : « la Guinée appartient aux malinkés, aux forestiers et aux soussous. » Les ruffians, les marlous et tous les écornifleurs de ce régime de pourriture, qui brillent par leur nullité, ne s’en offusquent guère. Ils trouvent Goby plutôt parfait dans tout ce qu’il cancane et dans tous ses actes de violence et de barbarie. Mais ces claniques aigrefins trouvent malpropre l’emploi, dans mon précédent texte « Afakoudou ! Goby ne lâchera pas du lest », du mot souillon qui signifie servante malpropre, femme peu soigneuse. Comme si ça mémérise Nantou Cherif Konaté, la coordinatrice nationale du RPG Arc-en-ciel qui a reçu mandat de râteler tous les laveurs de chats ou « ngnarimakha » du bled pour la cause de Gobykhamé. L’occasion est de saison. Ils se prêtent à la comédie. Ils font des ronds de jambe à l’adresse du pouvoir, déifient Gobykhamé. Ces parasites ont le beau rôle et sont d’ailleurs libres de servir Goby servilement. Mais honte à tous ceux qui chouinent du fait de nos critiques contre les dires outranciers de N’Faly Rahoul Camara, le nouvel gouverneur de Faranah à l’égard de Fatoumata Binta Diallo, la députée de l’UFDG, que des énergumènes à la solde du RPG ont tenté de lyncher le 25 mai dernier parce qu’elle a eu le courage de filmer avec sa tablette, dans la sous-préfecture de Tirô située à quinze kilomètres de la préfecture de Faranah, des enfants en train d’être enrôlés dans le cadre d’un tripatouillage du fichier électoral devant gonfler l’électorat soi-disant acquis pour le maintien de Goby Condé au trône. La vie de la fougueuse députée de l’UFDG n’a tenu qu’à un fil d’araignée. Une bande de dévoyés, sous les excitations des responsables de cette manipulation du fichier électoral en Haute Guinée, ont crevé les pneus de son véhicule et tenté de la réduire en charpie. Fatoumata Binta Diallo a risqué sa vie pour démontrer à la face du monde le traficotage du fichier électoral en Haute Guinée.    

 

S’adressant à ces énergumènes de sa localité, N’Faly Camara balance cette ânerie à l’intention de la députée : « Remettez-lui sa tablette, elle va sortir de mon territoire. » Voyez-vous ! N’Faly s’est vite approprié de cette politique d’exclusion de Goby. D’autant que, de surcroît, la députée Fatoumata Binta Diallo est peule. Puisque Goby brait que la « Guinée appartient aux malinkés, aux forestiers et aux soussous. » Ne vous trompez pas. Faranah est maintenant le « territoire » de N’Faly Camara. C’est ce qu’on appelle donner des perles à des cochons au royaume de Goby Condé qui permet ainsi à tous les zèles dans son camp de se déployer en Haute Guinée. Je ne donne pas chère la peau des peuls qui manifesteront leur adhésion à Cellou Dalein Diallo et à l’UFDG en Haute Guinée dans les mois à venir.    

Afacaya ! Goby Condé n’est pas un politique responsable. Son optique sur l’opposition est carrément réductrice et la cantonne dans le mal. Ça l’insupporte que l’opposition contrebalance son pouvoir, lui porte la contradiction politique et économique dans le cadre du développement du bled. Il veut cornaquer tout le monde. Il veut que tout le monde s’aligne derrière sa carcasse, épouse ses idées bizarroïdes. Et il ne recule devant rien pour rester le maître du jeu. Il daube l’opposition, la torpille, la sape, la maltraite, la persécute. Il n’y a aucun individu actuellement en Guinée qui lui fait peur. Et c’est vraiment de la vantardise que de dire qu’aujourd’hui le député Baïdy Aribot de l’UFR est « l’homme qui fait trembler Alpha et son RPG Arc-en-ciel à Kaloum. »

 

Hé ! Baïdy Aribot est complètement libre de caracoler avec qui il veut. Il est tout à fait libre de papoter au téléphone avec Goby Condé. Ce n’est pas ça qui est important en politique. « Le plus important en politique, s’écrie l’ancien ministre français, Arnaud Montebourg, c’est la sincérité. » On a vu Baïdy Aribot arborer un tee short sur lequel on lisait ça : « Tout Sauf Apha Condé en 2015. » Et il a martelé pendant les manifestations politiques de l’opposition à Paris que Goby Condé doit partir. On l’a entendu à plusieurs reprises enflammer les opposants, les inviter à l’unité pour déboulonner l’autocrate du pays. Et en même temps, il avoue maintenant entretenir des relations avec celui-ci. « J’échange avec le président de la République, j’échange avec qui je veux. Nous à l’UFR, on prône le dialogue politique. » Y a une couille là-dedans ! Expliquons-nous. Le dépité Baïdy Aribot est le secrétaire exécutif de l’UFR. Peu d’opposants guinéens ont apprécié que Cellou Dalein Diallo, chef de fil de l’opposition, ait accepté le 20 mai dernier d’aller au palais Gokhi Fokhè rencontrer Goby Condé. Et même Sidya Touré, le patron de l’UFR, a eu à qualifier cette rencontre de « perte de temps ». Relisez ça de sa part : « Je crois qu’Alpha Condé a trouvé une opportunité de perdre du temps alors que le temps est notre principal ennemi. Il a bien compris et il s’en sert de manière totalement inappropriée pour bloquer toute discussion et nous emmener à des élections présidentielles, non transparentes et non inclusives quant à sa préparation. (…) Notre démarche dans l’opposition ne peut se résumer à des questions de communication et de positionnement. La finalité, c’est l’alternance en 2015. »

 

Et Sidya Touré a ajouté d’une voix nette et claire : « Si au cours de ce dernier mois, nous n’en prenons pas le chemin, il est temps d’avoir une stratégie novatrice (…) Toute solution qui n’envisagerait pas la prise en compte du changement de régime en 2015, n’a tout simplement aucun intérêt. » Ces dires du président de l’UFR ne souffrent d’aucune ambiguïté. Pour dire que la démarche de Baïdy Aribot ne saurait engager tout l’appareil de son parti dans sa stratégie d’approcher le trône. A moins qu’on se trompe d’analyse. Parce que s’il y a eu friction entre Cellou et Sidya c’est par rapport à cette approche du kibaniyi.

C’est vrai que la parole politique n’est pas une parole d’évangile, une parole prophétique. Mais la parole politique exige quand même une petite dose de sincérité, et c’est nécessaire, pour emballer militants et sympathisants. Sinon ça devient de la comédie et dans ce cas de figure, Arnaud Montebourg, professe tout simplement ceci : « Il faut savoir quitter la scène quand on ne sait pas jouer plus longtemps la comédie. » On n’exclue pas que Aribot se fasse applaudir par des corniauds malgré le scandale mais il ne lui sera pas loisible à partir de maintenant d’enchanter facilement ceux et celles qui croient un peu à la sincérité de la parole politique. On hurle avec les loups et on fait ensuite tout le contraire de ce qu’on se réclame. Eberlué par le coup fourré de cet espion qui a réussi à enregistrer sa conversation téléphonique avec ce ministre de Goby Condé, étalée sur la place publique pour le confondre dans son double jeu, Baïdy Aribot se défend mal : « Je sais d’où c’est venue cette attaque mais c’est mal me connaître. Si on me provoque, ça ira mal. » Porototo ! Les petites menaces ne sauront convaincre sur ta bonne foi à jouer clair jeu dans le camp de l’opposition face au pouvoir absolutiste de Goby Condé.

 

Parlons des choses sans ambages. Dans la situation politique actuelle de la Guinée, le contre-pouvoir est en effet à couteaux tirés avec le pouvoir. Goby est en train d’affaiblir le contre-pouvoir qui lui tient tête dans le pays en semant la mort, la désolation, la confusion, la division, le mensonge et la manipulation dans ses rangs. Trop de morts, trop de blessés perpétrés par les forces répressives de Goby suite aux différentes descentes dans la rue de l’opposition guinéenne. C’est pourquoi ça ne fait pas trop sérieux pour un opposant qui appelle ouvertement au déboulonnage de Goby Condé et qui échange en même temps en cachette ou ouvertement dans son salon des amitiés avec lui.

 

Ah, non ! ça ne fait pas sérieux, Baïdy Aribot. Tu as le droit de quitter, toi aussi, Sidya et son UFR mais par respect aux militants et aux sympathisants du parti tu n’as pas à entretenir le flou dans tes agissements politiques. Tu donnes l’assurance au téléphone au ministre de la justice de mener l’opposition par le bout du nez en l’entraînant facilement à un dialogue avec Goby Condé. Par conséquent on ne peut pas empêcher la rue de jaser. Ce n’est pas possible. Les langues se délient et jasent. Et chacun va de son vilain commentaire. Mais l’on ne croit pas trop que Sidya Touré soit dans le coup de pousser Cellou à commettre encore et encore la faute politique pour le couler définitivement, comme une barque décatie dans les eaux pestilentielles qui sortent du palais Gokhi Fokhè par le souillard, en vue de se positionner comme le véritable challenger de Goby. Même si on ne peut pas exclure les coups bas qui font partie du jeu politique. D’autre part, tu accuses les parents de ta femme de t’avoir espionné. Laisse ta femme en dehors de cette affaire scabreuse. Sinon ce n’est pas bon.

 

Ecoute, Baïdy ! Tu es encore très jeune. Tu as tout l’avenir politique devant toi. Ressaisis-toi ! Méfie-toi de Gobykhamé ! Ce septuagénaire immoral va bousiller ton avenir politique. Il va te manipuler, te compromettre dans ton devenir politique. Il va t’utiliser pour espionner ses opposants. L’on te dit de faire extrêmement attention à Goby. Qu’est-ce qui te prend, Baïdy ? Toi aussi ! Certes tu as une voix qui porte. Mais tu dois avoir aussi l’esprit assez critique pour ne pas que tu sois un objet de manipulation, un mouchoir à jeter après usage pour Goby ou pour n’importe quel autre leader politique. Goby Condé est un danger pour l’unité nationale, pour l’harmonie et la paix sociale en Guinée. Le pays court un grand péril si Goby garde les rênes du pouvoir. C’est pourquoi, les opposants de tous bords doivent taire d’abord leurs rivalités de clocher pour parer à la mascarade électorale que trament Goby et son régime politique. « Toutes les dispositions sont créées pour empêcher l’enrôlement des citoyens considérés comme des militants de l’opposition dans les zones où l’opposition est majoritaire en Guinée et dans la diaspora guinéenne », décrie Cellou Dalein Diallo. Qui dénonce vertement les « recensements massifs d’enfants de moins de 10 ans dans les fiefs du parti au pouvoir. Depuis le passage de M. Alpha Condé dans cette région, des instructions ont été données aux gouverneurs, préfets, élus locaux et les ministres ressortissants (tous mobilisés) pour faire recenser les enfants du primaire. Aujourd’hui, on a plus un fichier digne de ce nom. Parce que cette action a été menée dans toute la région de la haute Guinée. »

Afakoudou ! Goby fera même voter les morts, depuis au temps de Sékou Touré, pour s’attribuer la victoire si toutefois les opposants acceptent de jouer les figurants à sa présidentielle.

 

Benn Pepito