ceni-voteLa numéro deux de la Commission électorale nationale du Burundi a quitté le pays. Un départ qui compromet la tenue des élections législatives et communales du 5 juin. Et plonge encore un peu plus le pays dans la crise politique.

La vice-présidente de la Commission électorale nationale (Céni) au Burundi a démissionné de ses fonctions et fui à l'étranger, a appris l’AFP, samedi 30 mai, de sources concordantes. Selon des proches, Spes Caritas Ndironkeye a pris, vendredi en début de soirée, un avion pour Kigali, la capitale du Rwanda voisin. Elle a laissé une lettre de démission qui doit être remise à la Céni ce samedi.

Des informations font également état du départ d'une autre commissaire de la Céni, Illuminata Ndabahagamye. Mais la Commission électorale n'a pas confirmé. "Ce qui se passe est une catastrophe, mais c'était inévitable", a commenté à l’AFP un membre de la Commission sous couvert d'anonymat.

Le départ de la vice-présidente de la Céni, qui compte, au total, cinq commissaires désignés par le président et approuvés par l'Assemblée nationale, hypothèque encore un peu plus la tenue d'élections législatives et communales prévues le 5 juin. "Techniquement, la Céni peut continuer de travailler avec quatre commissaires sur cinq, on peut tenir le coup. Mais si c'est deux [commissaires qui sont parties], aucune décision ne pourra être prise, et il sera impossible de les remplacer d'ici le 5 juin", a indiqué la même source au sein de cette commission.

Le Burundi est plongé depuis un mois dans une grave crise politique, avec des manifestations quotidiennes pour contester la candidature du président Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, à un troisième mandat à l'élection présidentielle du 26 juin. Les violences ont fait plus d'une trentaine de morts.

Des élections législatives et communales, déjà repoussées de 10 jours sous la pression de la communauté internationale, sont prévues vendredi prochain, suivies du scrutin présidentiel le 26 juin, puis des sénatoriales le 17 juillet.

AFP