manifestants_2Pour la quatrième fois depuis le 13 avril, les partisans de l'opposition guinéenne sont descendus dans la rue jeudi à Conakry, et aussi dans plusieurs provinces, pour réclamer le retrait du calendrier électoral élaboré par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Selon des sources concordantes, des échauffourées entre les manifestants et les forces de l'ordre ont fait quelques blessés.

 

Le porte-parole de l'opposition, Aboubacar Sylla, a déclaré devant la presse qu'une personne a été tuée à Labé, ville situé à plus de 400 km de Conakry et une dizaine d'autres blessées.

 

"Nous avons déploré un mort et des blessés par balles tirées par les forces de sécurité", a-t-il dit.

 

Pour lui, la manifestation a été une réussite car les activités administratives, économiques et commerciales ont été paralysées dans tout le pays.

 

A l'urgence de l'hôpital CHU Donka, cinq blessés ont été débarqués en provenance de Sonfonia, un quartier de la haute banlieue de Conakry, où des affrontements ont été signalés entre manifestants et forces de sécurité.

 

A Kindia, en Basse Guinée, les militants de l'opposition ont observé le mot d'ordre de manifester lancé par l'opposition politique.

 

Dans ces deux localités, les activités commerciales ont été paralysées et les opposants tentaient de braver les forces de l'ordre, fortement déployées pour éviter tout débordement.

 

A Labé, principale agglomération de la Moyenne Guinée, située à près de 450 km de la capitale, la brigade anti-émeute a fait des tirs de sommation pour disperser les manifestants qui avaient dressé des barricades et brûlés des pneus en vue de paralyser la circulation.

 

Dans un communiqué publié dans la mi-journée, le gouvernement, sans donner de bilan, fait état d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre dans la ville de Labé et souligne que la marche organisée dans la ville de Kindia a "avortée".

 

Le communiqué signale également qu'une marche de l'opposition a été observée dans la ville de Dabola, à près de 400 km de la capitale.

 

Le porte-parole du gouvernement Albert Damantang Camara a exhorté l'opposition à plus de "responsabilité", l'invitant à se réunir autour d'une table afin de trouver des solutions constructives.

 

Le chef de file de l'opposition et président de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFGD), Cellou Dalein Diallo, n'a pas quitté son domicile de Conakry. Son domicile a été complètement quadrillé par les véhicules de la police et de la gendarmerie.

 

M. Diallo était arrivé en deuxième position lors de l'élection présidentielle de 2010.

 

Le calendrier électoral de la CENI prévoit la tenue de l'élection présidentielle le 11 octobre prochain, tandis que l'opposition exige l'organisation des élections communales avant le scrutin présidentiel.

Source: Xinhua