cellou_dalein_diallo_1Le pouvoir et l'opposition se sont rencontrés dimanche à Conakry à la veille de la reprise des manifestations des opposants. Une première depuis juillet 2013. Au cœur de la contestation, le calendrier électoral qui prévoit la tenue de la présidentielle en octobre 2015, avant les élections locales en 2016. Une délégation gouvernementale, conduite par le ministre de la Justice, s'est rendue au domicile de Cellou Dalein Diallo, chef de file de l'opposition.

 

« Réitérer la volonté du gouvernement de relancer le dialogue ». Voilà l’objectif de cette rencontre à l'initiative du pouvoir. « La seule voie pour aboutir à un climat politique apaisé et à des élections inclusives », selon le communiqué du gouvernement. Tous les sujets et les préoccupations liées aux élections pourront être évoqués, a assuré la délégation du pouvoir. Tout en émettant un souhait : que l'opposition ne pose pas de préalables qui pourraient faire obstacle à l'ouverture du dialogue.

 

Une allusion à l'exigence de l'opposition de retirer le calendrier électoral contesté. Mais même s'il trouve la démarche du pouvoir positive, Cellou Dalein Diallo ne veut rien céder sur ce point. « Il faut d'abord supprimer le calendrier de la discorde si l'on veut un dialogue crédible », estimait dimanche soir le chef de file de l'opposition. Pour lui, ce calendrier est contraire aux lois et aux accords politiques précédents, il n'aurait jamais dû être fixé ainsi. Selon lui, exiger son retrait va donc de soi et ne peut être considéré comme un préalable posé par l'opposition.

 

Quant aux manifestations, Cellou Dalein Diallo affirme que la délégation lui a demandé de les suspendre. Réponse de l'opposant : pas question de quitter la rue tant que justement le dialogue n'est pas ouvert. Du côté du pouvoir, aucune allusion aux manifestations dans le communiqué. Le gouvernement se dit optimiste sur la suite des échanges.

 

Funérailles du jeune tué lors des violences

 

Dimanche, plusieurs centaines de personnes et des figures de l'opposition, dont Cellou Dalein Diallo, ont assisté à l'enterrement d'un jeune tué dans les violences du début de lundi et mardi dernier. L'opposition avait appelé ses partisans à manifester contre le calendrier électoral et l'insécurité des opposants dont elle rend responsable le président Alpha Condé. Sur les 15 kilomètres du cortège funèbre, le climat était très tendu, mais les forces de l’ordre se sont faites très discrètes et l'opposition avait mis en place un service d'ordre. Les funérailles ont donc pu se dérouler sans incident.

RFI