electionsLa Guinée s’illustre encore par un retard indescriptible et injustifié dans l’organisation d’élections devant doter le pays de représentants légitimes au sein de ses différentes structures décentralisées (Mairies et CRD). Le régime actuel à travers les actes qu’il pose, fait preuve soit d’incompétence, de mauvaise foi ou d’un manque de volonté pour sortir la Guinée de l’impasse socio-politique qui freine toute entreprise de développement économique pour le bien-être du peuple. Le pays sombre dans le laxisme, l’irresponsabilité et les luttes politiques stériles qui continuent d’hypothéquer l’avenir de la nation.

En Guinée, les élections sont sur le point de devenir une “denrée rare” au même titre que l’électricité et l’eau courante, malgré le fait que le pays ne soit pas en situation de guerre et la crise sanitaire causée par Ebola est sur la voie d’être surmontée. Mais opposition et mouvance présidentielle rivalisent d’ardeur dans le sabotage, la confusion, les coups bas…pour prolonger le suspense qui entoure le processus électoral. La CENI reste toujours au centre des discussions et des tiraillements entre les principaux protagonistes dans ce
combat politique riche en volts face de tous genres. On nous a habitué aux multiples reports, aux fréquents pourparlers, aux réunions de concertation ou de négociation, aux ridicules comités de veille, et aux signatures inutiles d’accords n’aboutissant jamais a une date définitive pour organiser les élections communales et communautaires pour mettre fin au “mandat” des fameuses délégations spéciales mises en place par le régime. Après avoir amusé la galerie par des déclarations et promesses farfelues disant pouvoir organiser les élections sans aucune aide financière étrangère, Alpha Condé et son gouvernement utilisent maintenant une nouvelle astuce. En nommant le général Bourema Conde au ministere-cle de l’administration territoriale pour brouiller la piste et retarder la tenue des scrutins, Alpha espère gagner du temps pour mieux embêter et frustrer ses adversaires. Car désormais, l’opposition aura a faire à un nouvel interlocuteur, militaire, non familier du dossier, qui doit d’abord s’adapter au long processus déjà en cours, avant de trouver les solutions idoines pour résoudre le contentieux électoral. Si l’urgence s’imposait a ce stade pour un petit remaniement ministériel, le choix le plus judicieux aurait été Kalifa Gassama Diaby au MATD, vu les efforts qu’il fournit pour l’émergence d’une culture démocratique en Guinée. L’homme semble appréhender la nécessite d’avoir des institutions républicaines solides et affiche une certaine indépendance dans l’exercice de ses fonctions actuelles. Il a aussi montré que le rôle de l’État est de promouvoir l’égalité et la justice sociale. N’empêche! Alpha Condé continue sa prolongation et le match s’enlise pour déboucher éventuellement sur un nouvel échec, que chacun tentera surement de mettre sur le dos de son opposant.

Dans toute démocratie, les élections sont primordiales pour s’approprier d’une légitimité incontestable, afin de mieux appliquer un programme de société ou pour mieux comprendre les sentiments et le réel jugement du peuple vis-à-vis du gouvernement. Mais en Guinée, c’est toujours un véritable calvaire dans lequel on fait tourner la vie de toute une nation, sans se soucier des conséquences immédiates et lointaines de tels agissements. N’oublions pas, qu'Il a fallu plus de 3 ans, après l’élection présidentielle de 2010, pour voir l’installation d’une Assemblée nationale, tandis que des pays voisins ayant traversé des crises plus aiguées aient pu organiser, à temps des élections sans encombre. Alors pourquoi la classe politique Guinéenne, les forces vives et la société civile se caractérisent par une inefficacité notoire face aux enjeux majeurs qui affectent une nation indépendante depuis plus de 56 ans? À écouter les différents leaders politiques, on se rend compte que, Alpha Condé a quelque par raison de les traiter de nains ou de novices politiques. Au cours de leurs meetings, Ils excellent tous dans les critiques et dénonciations répétitives, sans pour autant pouvoir changer la donne sur le terrain. C’est toujours le statu quo qui prévaut malgré les manifestations, les marches de protestations que ces partis d’opposition utilisent comme moyen pour se faire valoir. Aujourd’hui la Guinée est Presque dans un régime d’exception, car les actuels maires et présidents des CRD n’ont aucun mandat légal pour continuer à exercer leur fonction qui est élective, selon les dispositions constitutionnelles.

La recomposition du paysage politique après les législatives, devait se refléter dans les structures de l’administration décentralisées en leur conférant la légalité de la représentation populaire,-gage de la cohésion sociale- facteur de paix-et socle de la démocratie. Le temps est venu de mettre fin à cette situation inacceptable et sortir le pays de son immobilisme particulier, surtout si Le président prend expressément des actes contraires a la loi et en violation flagrante de la constitution. On ne peut pas évoluer éternellement dans l’anarchie et le laisser-aller. Aujourd'hui tout le monde est aveuglé par les soi-disant tensions ethnocentristes que les politiciens de tous bords ont pu entretenir et développer pour diviser et tromper le peuple sur leurs capacités à résoudre les véritables problèmes de la nation. Il faut éviter de tomber dans le piège du communautarisme qui l’on utilise comme une excuse, pour masquer les incompétences. Que les vrais patriotes se lèvent pour sauver la Guinée de tous ces opportunistes qui ne se soucient que de leurs intérêts particuliers.
Prenons exemple sur le “pays des hommes intègres” ou la révolution a eu lieu, lorsque leur président a tenté de forcer les choses en ignorant les légitimes aspirations de son peuple. Nos dirigeants doivent savoir que c’est le peuple qui décide. Si la Guinée veut être une nation démocratique, elle doit se conformer aux principes et valeurs qui régissent la démocratie, parmi lesquels: l’organisation d’élections régulières, libres et transparentes.

 

Libre opinion, Alpha Mohamed

 

 

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