copa_barryA 35 ans, Boubacar Barry Copa a annoncé ce mardi qu’il mettait un terme à sa carrière internationale. La Côte d’Ivoire peut d’ores et déjà regretter un gardien haut en couleurs qui aura totalisé 86 sélections... et un tir au but décisif lors de la dernière CAN remportée par les Eléphants. Retour sur un destin atypique.

Ca ne s’invente pas mais Copa aurait bien pu imiter... Kopa ! Avant d’entrer dans la légende du foot ivoirien, l’actuel gardien de Lokeren était censé devenir un joueur de champ. C’est en tout cas ce qui se profilait jusqu’à ce que Jean-Marc Guillou décèle en lui des qualités pour ce poste si particulier. Alors pensionnaire de l’Académie qui a vu éclore la génération dorée ivoirienne, Barry Copa et ses talents sont rapidement repérés par le Stade Rennais en 2000. Las, sa chance passe, la faute à un certain Petr Cech dans les buts bretons… Cap sur la Jupiler pro League belge, où il rebondira successivement à Beveren puis Lokeren. Mais c’est surtout en sélection nationale que va s’écrire son histoire.

Se fier à son allure décontractée ou son visage enfantin serait une erreur car Barry Copa faisait partie des cadres, avec ses quinze ans d’ancienneté au compteur dans le sanctuaire des Eléphants. Pour trois phases finales de Coupe du monde successives (2006, 2010, 2014), sept participations à la CAN et une victoire finale. Même Didier Drogba ne peut pas se targuer d’un tel palmarès international. Malgré cela, ce dernier rempart atypique n’a jamais échappé aux critiques du pays. Considéré comme le maillon faible d’une sélection talentueuse, il avait même perdu sa place de titulaire au profit de Sylvain Gbohouo lors de la dernière CAN victorieuse de février dernier en Guinée Equatoriale.

Une fin digne d’Hollywood

La finale ne lui était donc pas destinée. Pourtant, c’est bien lui qui va la disputer en intégralité à la faveur d’une blessure du portier de Sewe Sport San Pedro (1ère division ivoirienne) survenue durant la demi-finale. D’ordinaire, il n’y a que le cinéma pour offrir de tels scénarios, mais il s’agit bien du destin de Barry Copa. Costaud dans sa tête et jamais rattrapé par la pression de l’événement, c’est même lui qui va finir par déstabiliser -à force d’intimidations psychologiques, simulation de blessure et autre harangue des tireurs- les Ghanéens en finale. Mieux encore, il achève son histoire avec la sélection par un coup de maître en transformant le tir au but synonyme d’une Coupe d’Afrique des Nations qui fuyait à tout un peuple depuis 1992.

Ultime contre-pied. A l’heure où tous les joueurs communiquent en 140 caractères via twitter, il a choisi d’annoncer sa retraite internationale en postant une vidéo où il se met en scène. Barry Copa, sa vie est un roman.

Écrit par Aymeric Malonga

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