Sur le chemin d’exil
Je ne suis qu’écorché-doux errant
A la recherche du sens de la vie,
Les vagues lourdes d’écumes me fouettant
Les côtes par une mer aux eaux étrangères avides
Pèles-mêles entremêlent en moi
Émotions et sentiments les longs de Seine et de ses bras.
Sur le chemin d’exil
Mon antre n’est qu’un tunnel infini de lumière
Insondable jusqu’à son bout téméraire,
« L’aiglesse » de ses pas au mètre
Défini la largesse du dos de mon être,
Le bruit des pas étrangers qui en lui raisonnent
Quand sur ses antres ils se faufilent et claironnent
Le mute en un nombril du monde,
Cependant ce monde se veut épuré de ses immondes.
La lourdeur de mes émotions
Quant à ses indéfinies sensations
Me fait repenser l’histoire,
Laquelle histoire je vis, écris et fait vivre et voir
Épris de liberté et de pensées.
Sur le chemin d’exil
Je revois en deuil ceux qui par cupidité
Ont irrigué mes ignominies et craintes
Et avachis mes souvenirs à voix saintes,
Le rétroviseur du temps
Qui donne sur ces scènes de foi déferlante des ans
Gorge mes pas d’éléphant de savane
Pour m’envoyer penser comme une gitane dans sa cabane.
Alors doublé d’éléphant et d’aigle
Je teins ma vitrine aux fois espiègles
Qui veulent darder ma couronne
Par de petites choses qui ronronnent.
Sur le chemin d’exil
La turpitude schématique entreprise ça et là
Par d’âmes égarées qui s’emmènent volontiers à bas
Puis crèvent l’œil par endroits et se faufilent joyeuses
Dans leur éphémère habitacle à biographie silencieuse
Fait jaillir, sans visages, d’hyènes aventurières
Pauvres d’elles-mêmes qui se couillonnent et se cassent-couilles
Pour de miettes chaires
Dérobées par de fourmis chétives de foute-trouilles.
Le chemin, Alchimiste, ravis, m’enseigne l’éternel duel
De l’Être et son Destin pluriel.
Vivez alors pour le défi
Ô sorciers des bois aux gargantuesque mépris !
Oeillez pour vous, en moi
Pitié, Amour et émoi,
L’éphémère « lièvrerie » que vous nourrissez
N’est que vermine de mendiant médusé.
Confrontez votre ego à votre éternelle conscience
Avant qu’elle ne vous dévore l’âme par sa sotte science,
Il n’est jamais tard
Pour se purifier l’âme par une purge dans l’Art,
Car l’humain n’est que mondain
Ses restes poussière et son Art sans fin.
Mohamed Lamine KEITA