poesie-coloreGondhi Naggué

(Les larmes de la Vache)

 

Des hymnes qu'on ne chante pas

Des éperviers qui ne volent pas

Des roi fuyant la couronne

Des guerriers qui ne portent pas d'armes

Des vaches, ah ! Des vaches qu'on ne trait pas.

Ô ma terre

Loin, loin de toi.

Mon âme se console solitaire

Dans cette ville morte et insouciante, Bordeaux.

Et au bord de cette Garonne, mon esprit s’élève

Moi, sur les hauteurs de ma terre où

Une Calebasse oscillant nonchalamment dans la source de Kassawol

Une calebasse, une seule calebasse pour la grandeur du fleuve Sénégal

Donnez­moi, donnez à votre fils le goundo de la bravoure, le secret du mystique.

 

Cette terre.

Des chants, des chants dans les cœurs effacés

Et des soleils épeurés se blottissant derrière les montagnes

Mon Foutah dans les ténèbres

Ma terre jadis Lumière

Cette terre des savants, ma terre infectée des gargouilles maléfiques

Ma terre souillée et abandonnées par ses âmes élues

Ma terre orpheline des ses braves Filles, des ses Fils

 

 

Ma terre.

Cette terre où les tambours ne diffusent plus des messages

Cette terre où fleuves, rivières, méandres et marigots ne protègent plus la source

Ma terre où, les vaches ne se reconnaissent plus

Cette terre où, cette dame hissé au sommet de cette montagne

Cette Dame du mont­loura, la belle protectrice qui ne trouve plus d'amant.

 

Cette terre.

Dans cet abîme d’impasse, ma terre où, la mort est présente

Cette terre aux allures complexées, ma terre s'usant à se regarder languir.

Ma terre pleur, cette terre jadis des défenseurs.

Où, où trouverais­je la bravoure de Abdourahamane mo Koïn

Où, où trouverais­je la connaissance de Thierno Hady Karéré

Où, où trouverais­je le courage de Bokar Biro.

 

Qui sommes nous?

Aucune, aucune goûte de sang des al­mamys de Timbo

Aucune, aucune goûte de sang royal de Alpha Yaya mo Labé

Aucune, aucune goûte de sang du guerrier Abdourahamane Koïn

Aucune, aucune goûte de sang du Waliou de Bhoubha­ Diyan.

 

Qui sommes­nous ?

Notre reine prostituée

Notre Vache violée

Notre terre souillée

Notre sagesse humiliée.

 

Dites, dites­moi je vous en prie

Dites­moi, y'a t­il un, un seul homme

De cette terre pour faire retentir les tambours sacrés

Un homme, un seul pour le repos des toutes ces âmes sous cette terre

Ces âmes qui, ont fait de cette terre, Terre.

Notre Terre.

 

Thierno Tata